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Sommaire Éditorial - Printemps 2000 Printemps 2000 - Pessah 5760

Éditorial - Printemps 2000
    • Éditorial

Pessah 5760
    • Indépendance et spiritualité

Politique
    • Porte étroite ou porte close ?

Interview
    • La paix … quelle paix ?
    • Golan– La Résistance s’organise

Stratégie
    • Israël – Syrie - Quels risques encourir?

Judée – Samarie – Gaza
    • Réalités sur le terrain

Art et Culture
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    • Judaïca et Hébraïca à la Bibliothèque royale du Danemark
    • L'Art juif danois
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Science et Technologie
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    • Mystères et guérisons

Reportage
    • Jérusalem et Copenhague
    • Juif au Danemark
    • Réalités danoises

Carnet de voyage
    • Les sources taries

Éthique et Judaïsme
    • La commercialisation du corps humain

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Éditorial

Par Roland S.Süssman - Rédacteur en chef
Chères lectrices, chers lecteurs,
Qui connaît le nom de Shmouel Ofan ? Ce garçon de 17 ans qui, depuis le 20 mars dernier, lutte sur son lit d’hôpital pour sa survie et pour ne pas rester estropié et aphasique à vie. A cette date, il a commis le délit «passible de la peine de mort» de circuler librement sur les terres juives d’Israël, entre Hébron et Beer-Sheva. Les terroristes arabes, dont les balles ont respectivement traversé le cou du jeune Shmoulik et blessé son frère Mendel, ont immédiatement trouvé refuge dans l’un des bantoustans palestiniens établis par les signataires des Accords d’Oslo. Dès leur arrivée dans ces enclaves, ils ont été accueillis en héros et seront probablement enrôlés dans la garde prétorienne d’Arafat, cette armée du Fatah au nom pudique de «police palestinienne». Non seulement cet acte de barbarie restera impuni, mais Ehoud Barak, aux abois en raison des scandales liés au financement illégal de sa campagne électorale - qui éclaboussent le «monsieur Propre» de la politique israélienne - et isolé par la fragilité de sa coalition, poursuit sa fuite en avant sur la «voie de la paix» en cédant à l’OLP de plus en plus de terrain tout en fanfaronnant: «Le terrorisme n’arrêtera pas le processus de paix !».
En fait, depuis l’infâme poignée de main du 13 septembre 1993 entre Rabin et Arafat, rien n’a changé: Israël applique unilatéralement toutes les concessions qu’il fait aux Arabes, quels que soient les dangers que celles-ci impliquent pour l’État juif, pendant que les palestiniens, les Jordaniens et les Syriens rient de la naïveté du gouvernement de l’État hébreu. Si le désir de paix est profondément ancré dans la population israélienne et négocié en toute bonne foi par ses dirigeants, les Arabes, eux, n’ont jamais caché - et continuent d’affirmer publiquement - que pour eux, les pourparlers de paix ne constituent qu’un autre moyen de faire la guerre à Israël.
Aujourd’hui, la question est de savoir jusqu’à quand et jusqu’où Israël pourra poursuivre sa course effrénée vers la «paix à tout prix» - même illusoire.
Les plus ardents défenseurs du processus dit de paix réalisent que les grands espoirs nés lors des différentes signatures de traités avec des pays arabes ne se sont pas concrétisés. Économiquement, le grand bénéficiaire des Accords d’Oslo est l’OLP qui encaisse quotidiennement dans son casino de Jéricho un million de dollars dépensé par des Israéliens avides de jeux. En ce qui concerne le Royaume Hachémite, il faut savoir que 30 000 Jordaniens travaillent illégalement en Israël, où le chômage est en augmentation. Quant à l’Égypte, les relations commerciales et le tourisme sont réduits à une portion congrue. Sur le plan politique, tous les partenaires de la paix continuent de combattre Israël dans les forums internationaux et de perpétuer l’enseignement de la haine d’Israël et des Juifs dans leurs écoles. De plus, ils mènent ouvertement une propagande anti-israélienne destinée aux Arabes israéliens (ceux qu’Arafat appelle ses frères de l’intérieur) qui vivent en Galilée, afin que les villages arabes du Galil deviennent autonomes et soient soumis à l’autorité de l’OLP.
Dans ces conditions, comment envisager l’avenir ? Au sujet de la Syrie, il ne faut pas se faire d’illusions. Les jeux sont pour ainsi dire faits, Ehoud Barak ayant probablement cédé sur tous les points. La négociation ne porterait plus que sur quelques détails d’ordre «cosmétique», comme la présence israélienne dans l’une ou l’autre des stations d’alerte, l’accessibilité directe des Syriens au lac de Tibériade, etc. Reste la question libanaise. Un retrait unilatéral ne réglera pas la situation, car Assad poursuivra sa guerre effective contre Israël par l’entremise des terroristes du Hezbollah. M. Barak est donc disposé à accepter que la frontière avec la Syrie devienne pratiquement indéfendable et envisage froidement d’expulser 20 000 Juifs de leurs foyers situés sur le Golan, territoire israélien depuis le 14 décembre 1981. Aujourd’hui, la Syrie reste l’un des derniers États totalitaires. Or, ce ne sont pas les démocraties qui se lancent dans des agressions militaires, mais les dictatures. Par conséquent, un traité avec la Syrie ne pourrait avoir de valeur que si celle-ci se dotait d’un régime démocratique, ce qui est bien loin de se profiler à l’horizon. A cet égard, il est intéressant de citer la phrase clé du récent discours de Farouk Shara, le ministre des Affaires étrangères syrien, qui a l’avantage d’avoir son franc-parler: «Le rétablissement de toute la Palestine est un but stratégique à long terme.» En parallèle, la presse arabe unanime continue de nier systématiquement la Shoa et d’affirmer qu’Israël est un régime nazi.
Faut-il pour autant mettre un terme à toute forme de négociation ? Certes non. Au Moyen-Orient, le facteur temps étant primordial, les traités devraient prévoir des périodes d’adaptation, de mise à l’épreuve et d’observation mutuelle, mais en aucun cas comprendre des décisions draconiennes et hâtives mettant Israël en danger.
Ce tableau peut sembler bien noir. Ehoud Barak s’est engagé à soumettre l’accord avec la Syrie à un référendum. Aujourd’hui, tout indique qu’il risque de le perdre. Conscient de cette éventualité, il est possible que le Premier ministre se lance dans de nouvelles élections qu’il a toutes les chances de remporter, la droite étant aussi affaiblie que divisée.
Clinton, Barak et Assad sont les prochains candidats au Prix Nobel de la paix. Parallèlement, la gauche peut jubiler car «sa» paix est proche. Ainsi, les Syriens vont se retrouver sur les rives du Kinneret et le Hezbollah directement à la frontière nord d’Israël, d’autres terres juives de Judée-Samarie (où se trouvent les plus importantes nappes phréatiques du cœur d’Israël) vont être offertes à l’OLP qui pourra y établir sa dictature islamique, Jérusalem sera partagée et tous ces beaux accords dits de paix seront signés… avec, en guise d’encre, le sang des victimes de la prochaine agression arabe, dont ces traités portent les germes. Rappelons que l’Iran, l’Irak et le reste du monde arabe s’arment à outrance avec la complicité directe des Européens et des Américains.
Et ensuite ? Viendra la négociation sur «le droit du retour» des réfugiés palestiniens…, question qui concerne quatre millions d’individus maintenus volontairement par les Arabes dans les cloaques des camps de réfugiés en Jordanie, en Syrie, au Liban et dans les territoires administrés par l’OLP et qui, d’ores et déjà, jouissent du soutien du Vatican en vue de leur installation dans l’État hébreu.
Israël veut la paix. Celle-ci ne peut se faire que de manière authentiquement juive, comme l’enseigne le Psalmiste (XXIX-10): «L’Éternel donnera la force à son peuple - l’Éternel bénira son peuple par la paix.» – D’abord la force, puis la paix.
Toute l’équipe de SHALOM vous souhaite de passer d’excellentes fêtes de Pessah.
Roland S. Süssmann
Rédacteur en chef

Jérusalem 2000.







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