Éditorial - Avril 1997
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Hanoucah 5757
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Par Roland S. Süssmann - Rédacteur en chef
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Chères lectrices, chers lecteurs,
Les conséquences du complot d'Oslo continuent de prélever leur dû en sang juif. Arafat, lauréat du "Prix Nobel de la Paix" et président élu de Gaza et des ghettos palestiniens mis en place par les gouvernements Rabin et Peres, a repris son option stratégique préférée: le terrorisme. Le fameux "processus" dit de paix auquel Arafat se prête a toujours été une mascarade, un moyen de combattre Israël et de pousser un État juif affaibli dans ses derniers retranchements. Dans un espoir authentique de paix, Israël a joué le jeu en payant le prix fort en vies humaines et en territoires.
L'arrivée au pouvoir de Benjamin Netanyahou a mis fin à l'époque des concessions unilatérales consenties par Israël. Le nouveau Premier ministre a insisté pour que s'établisse une véritable négociation "donnant-donnant". Arafat n'avait pas été habitué à ce genre d'exigences de la part des gouvernements Rabin et Peres qui avaient eu le jeu facile en abandonnant sans contrepartie les terres juives à forte population arabe, telles les régions de Gaza et de Jéricho ainsi que les villes de Jenin, Ramallah, etc.
C'est donc avec un héritage aussi lourd qu'empoisonné que Benjamin Netanyahou s'est retrouvé investi de la charge de Premier ministre avec en prime une pression terrible exercée par tous les pays arabes, l'Europe, les USA et la gauche israélienne. Il n'a disposé que d'une marge de manýuvre infiniment réduite pour sortir de l'impasse la question d'Hébron tout en y maintenant une présence juive. Certes, l'accord d'Hébron constitue une énorme déception pour son électorat, mais le Premier ministre a mis un point d'honneur à appliquer scrupuleusement les Accords d'Oslo si bien qu'aujourd'hui, il fait figure de "gauchiste" dans son propre cabinet. Il est vrai que ses manifestations publiques "d'amitié" envers Arafat sont indécentes, mais il ne faut pas oublier que sa démarche est motivée par deux lignes directrices essentielles: limiter les dégâts et éviter une guerre.
Actuellement, Arafat est au pied du mur. Les Arabes ont toujours évoqué de bonnes raisons pour tuer ou faire tuer des Juifs. Hier, ils déclenchaient des "guerres justes" contre Israël, l'intifada incluse. Aujourd'hui, Arafat et ses complices du monde arabe ne tuent plus dans les rues de Tel-Aviv au nom de "la paix" ou du "processus de paix", mais pour "l'esprit d'Oslo". Traduction: outre les différents points écrits dans les accords, il existe certaines promesses orales, très dangereuses pour l'avenir d'Israël, faites à Arafat par les gouvernements précédents et qui portent sur deux points essentiels: l'établissement d'un état palestinien et la division de Jérusalem. Aujourd'hui, Arafat exige que Netanyahou honore ces promesses et, comme le Premier ministre ne cède pas, Arafat menace, lâche les assassins, les commandos suicides et les foules enragées. Le leader palestinien espère ainsi pouvoir vendre encore une fois sa vieille soupe, "l'abandon de la violence", contre des concessions israéliennes. Il est soutenu dans son projet par le président Clinton qui propose, sans la moindre hésitation, un nouveau marché à Israël: "l'arrêt de toute violence contre le gel des constructions juives dans les territoires et à Jérusalem" ! Rappelons qu'Arafat a utilisé cette tactique à maintes reprises et qu'à chaque fois, les Israéliens ont payé le prix fort. En contrepartie de "l'abandon du terrorisme", Israël a fait concessions sur concessions depuis 1993.
Reste la question de Jérusalem. Outre le discours classique sur la relation spécifique reliant le peuple juif à la Ville sainte, il faut rappeler que Jérusalem n'a jamais été une capitale arabe et qu'elle n'est pas citée une seule fois dans le Coran, tout comme la Palestine n'a jamais existé en tant qu'état arabe. De plus, Jérusalem-Est, dite "ville arabe", compte aujourd'hui une population à majorité juive !
L'atmosphère actuelle, très lourde, est le résultat des graves erreurs commises depuis la conspiration d'Oslo. Benjamin Netanyahou, qui paraissait hésitant, pour ne pas dire faible, semble avoir enfin défini une ligne de conduite politique où il fait preuve d'une certaine détermination (développement de Jérusalem, de la Judée-Samarie, etc.) et d'une volonté ferme de combattre le terrorisme. Il a fait comprendre à Arafat que s'il ne mettait pas un terme à la violence, Israël le ferait à sa place. D'autre part, le grignotage des terres juives par étapes de "redéploiement progressif" (selon Oslo I et II) semble terminé et une négociation sur un statut final pourrait voir le jour. Mais une telle négociation placerait l'État juif devant un certain nombre de questions fondamentales pour l'avenir des futures générations. En effet, quels sont les risques auxquels Israël devra faire face une fois un accord signé ? Devra-t-il traiter avec l'Arafat du 13 septembre 1993 à la Maison Blanche ou avec celui qui lâche les commandos suicides ? De quelle école seront ses successeurs ? Quant à la Jordanie, sera-t-elle gouvernée par le Roi qui est venu visiter les familles endeuillées en Israël ou par celui qui a soutenu Saddam Hussein pendant la Guerre du Golfe ? Après lui, la Jordanie sera-t-elle livrée aux palestiniens qui constituent la grande majorité de sa population ? La Syrie de l'après Hafez El Assad se lancera-t-elle dans une nouvelle aventure militaire contre Israël ? Que se passera-t-il en Égypte, dont la presse d'état antisémite et le monde intellectuel n'ont qu'un seul mot à la bouche: pas de paix avec Israël ? Sans parler du danger de voir tous ces pays transformés en républiques islamiques !
Ce sont toutes ces questions que Benjamin Netanyahou a à l'esprit lorsqu'il parle de "statut final", un statut dont il doit éviter qu'il ne se transforme en définitive en "solution finale". Chaque concession, chaque retrait et chaque renforcement de la position de l'OLP constituent une nouvelle réalité irréversible sur le terrain. Toute tentative de retour au statu quo ante provoquerait une guerre qui enflammerait tout le Moyen-Orient.
Israël vit aujourd'hui une nouvelle période d'hostilité et d'isolement. Parallèlement, nous assistons en Suisse à une résurgence de l'antisémitisme actif, uniquement parce que nous réclamons vérité, justice et réparation dans l'affaire des fonds appartenant aux Juifs.
En ces jours de Pessah, souvenons-nous que la libération des Enfants d'Israël s'est faite miraculeusement, en dépit du pouvoir omnipotent de l'Égypte, de l'adversité et de nombreuses difficultés.
Toute l'équipe de SHALOM vous souhaite d'excellentes fêtes.
Roland S. Süssmann
Rédacteur en chef
Prague, 1997.
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