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Sommaire Judée - Samarie - Gaza Automne 1997 - Tishri 5758

Éditorial - Automne 1997
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Roch Hachanah 5758
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Shomron - La Samarie

Par Roland S. Süssmann
Dans notre périple à travers les terres juives de Judée, de Samarie et de Gaza, nous avons décidé aujourd'hui de ne pas nous arrêter dans un endroit spécifique, mais de présenter une région entière dont l'importance stratégique pour la sécurité d'Israël est primordiale: "Shomron" - la Samarie. Rappelons tout d'abord quelques faits historiques. C'est dans cette zone que D' a promis la terre d'Israël toute entière à Abraham, que Joseph et ses frères - les rois d'Israël - ont vécu, que se situent les monts Grisim et Eyval (les collines de la bénédiction et de la malédiction) et surtout, c'est à Shekhem que Joseph est enterré.
Plus récemment, au cours de la guerre des Six Jours, la Samarie a été libérée de l'occupation jordanienne. Les montagnes si importantes pour la défense de la plaine côtière d'Israël ainsi que les immenses nappes phréatiques que compte cette région se sont dès lors trouvées sous contrôle israélien. Environ sept années plus tard, les Juifs ont progressivement commencé à se réinstaller sur cette partie des terres de leurs ancêtres, continuant ainsi à transformer le rêve sioniste en réalité. Géographiquement, la Samarie est délimitée au nord par Afoulah, au sud par la région de Benjamin, à l'est par les collines dominant la Vallée du Jourdain et à l'ouest par les grandes agglomérations de la côte israélienne, telles Nathanya, Petach Tiqwa, etc.
Lorsque le gouvernement socialiste Rabin-Peres a accédé au pouvoir, il a imposé un gel des constructions juives en Judée-Samarie et la région de Samarie a été particulièrement touchée. Fidèles aux termes de l'hymne national israélien, la "Hatikva", qui dit notamment que "nos espoirs n'ont pas été abandonnés", les dirigeants de cette zone ont continué, avec l'aide de Juifs de la Diaspora, à faire face et à accomplir leur tâche en poursuivant activement la construction et le développement. Aujourd'hui, la Samarie compte 65 000 Juifs répartis dans 40 agglomérations (33 villages et 7 conseils locaux indépendants). Afin d'évoquer la vie dans Shomron, après l'intifada et les accords désastreux d'Oslo, nous avons rencontré ARIÉ OFREY, président du Conseil régional de la Samarie.


Avant de nous parler de l'évolution présente et à venir de votre région, une question primordiale se pose. En effet, au centre de Shekhem (Naplouse) se trouve le tombeau de Joseph ainsi qu'une yéshivah. Au mois de septembre 1996, cette yéshivah a été l'objet d'un véritable pogrome organisé par l'OLP. Au cours de cette attaque, six soldats israéliens ont été assassinés par les hommes d'Arafat et de nombreux livres sacrés ont été profanés et brûlés. Quelle est la situation aujourd'hui et comment un Juif peut-il venir se recueillir sur la tombe de Joseph ?

Depuis ces événements, il n'est pratiquement plus possible d'aller seul, par ses propres moyens, à la yéshivah et au tombeau. Un bus blindé se rend huit fois par jour, à heure fixe, du village de Itamar au tombeau et à la yéshivah, c'est la seule façon de visiter ces sites religieux juifs en toute sécurité.


En regardant la carte, on se rend compte que les zones autonomes cédées à l'OLP sont assez importantes. Comment se déroule la vie dans les villes et villages juifs de votre région depuis la mise en place des Accords d'Oslo ?

Il est important de rappeler que 4 des 8 villes remises à l'OLP, à savoir Shekhem, Jenin, Toulkarem et Kalkilyah, se trouvent dans notre district (les autres étant Ramallah, Bethléhem, Hébron, Jéricho et sa région). La zone B, en jaune sur la carte, est très importante, elle a été établie là où il n'y avait aucune agglomération juive et se trouve encore, selon les Accords d'Oslo et uniquement en ce qui concerne la sécurité, sous contrôle israélien. La zone A, en brun sur la carte, est placée totalement sous l'autorité de l'OLP, y compris l'ensemble des terres gouvernementales qui lui ont été cédées. Pour nos déplacements, nous disposons de routes de contournement, mais nous devons redoubler de vigilance (patrouilles, véhicules d'intervention humanitaire, etc.) car aujourd'hui, nous nous trouvons face à des hommes de l'OLP officiellement armés et dont les intentions à notre égard sont ouvertement belliqueuses. Sur le plan politique, la grande confrontation à laquelle nous devons nous préparer concerne l'avenir de la zone C, en blanc sur la carte. Nous ne nous faisons aucune illusion, car ce qui est aujourd'hui considéré comme zone B (en jaune) risque d'être très rapidement transformé en zone A (en brun), c'est-à-dire que nous allons probablement perdre toute forme de contrôle sur ces terres. Nous devons donc tout mettre en ýuvre afin d'éviter que la zone C ne devienne zone B et le seul moyen est de développer les agglomérations juives et d'augmenter la population juive partout en Judée-Samarie-Gaza en général et dans notre région tout particulièrement. Aujourd'hui, le combat effectif se déroule sur le terrain même. En effet, un Arabe qui s'installe avec son âne et une pousse d'olivier sur une petite parcelle de terrain gouvernemental en zone B et, dans certains cas même en zone C, estime être le propriétaire de ces terres si bien que personne n'a le droit de l'en déloger. A l'inverse, nous, Israéliens, ne nous considérons pas en possession des lieux tant que nous ne sommes pas venus avec nos Jeep, nos téléphones et une infrastructure minimale. C'est pourquoi, comme les Arabes, nous devons absolument multiplier le plus rapidement possible le nombre de faits accomplis sur le terrain, en établissant des petites stations de présence un peu partout. Je dois ajouter que je suis très encouragé par les résultats que nous avons obtenus au cours des dernières années car, malgré toutes les difficultés que nous a fait subir le précédent gouvernement, notre population a progressé de 40%. Disposez-vous d'une aide gouvernementale pour votre développement et, si tel n'est pas le cas, comment s'effectue l'essor immobilier de la Samarie ?

Il n'y a plus de nouvelles constructions gouvernementales. L'État nous aide pour tout ce qui est infrastructure, mais la construction de logements doit se faire par l'intermédiaire de Yesha (le Conseil des communautés juives de Judée-Samarie-Gaza) ou par l'investissement privé. Nous venons de faire paraître une publicité invitant les jeunes couples à venir vivre dans notre région. Dans les trois semaines ayant suivi la publication de cette annonce, nous avons reçu 650 demandes de renseignements. Bien entendu, les agglomérations situées à proximité des grandes villes sont plus recherchées que celles situées plus au nord ou à l'est.


Quelles sont les motivations des Israéliens qui viennent vivre dans votre région ?

Un grand nombre de ces nouveaux habitants ne sont pas pratiquants. Le fait de s'installer en Judée ou en Samarie constitue toujours un défi auquel il est tentant de vouloir faire face. De plus, la population israélienne a encore cette vieille flamme de sionisme vivace en soi, bien que ce concept ne soit plus à la mode aujourd'hui. Reste la question économique, l'immobilier étant nettement moins cher ici que dans les villes côtières ou dans les grandes agglomérations telles que Tel-Aviv ou Jérusalem. Il ne faut pas non plus oublier que s'établir en Judée-Samarie représente une forme de motivation très importante pour un citoyen voulant faire partie intégrante de la création et du développement de quelque chose de nouveau. La vie y est plus difficile, mais certainement plus complète, et la qualité de vie y est bien plus saine qu'en ville.


Comment voyez-vous l'évolution de la Samarie ?

Sur le plan politique, tout dépend de la manière dont nous agirons car, en fin de compte, ni Rabin ni Peres n'ont pu s'attaquer directement à l'habitat juif de Judée-Samarie-Gaza. Nous devons entreprendre tous les efforts nécessaires afin d'augmenter autant que possible la population juive de ces régions. La zone C comprend des milliers de km2 de terrains gouvernementaux sur lesquels nous devons absolument établir des faits irréversibles. Il faut bien comprendre que chaque agglomération, aussi petite soit-elle, est primordiale. En effet, comme l'indique la carte, il existe encore des secteurs de la zone C (en blanc) qui entrecoupent des régions placées en zone B (jaune). Il est très important d'établir une présence juive dans ces régions de la zone C car, lors de la négociation finale, ceci permettra d'éviter que ne se constitue une continuité territoriale entre les différents secteurs de la zone B. Si de larges bandes de territoires contigus et continus sont remis à l'autorité de l'OLP, la création d'un état palestinien en sera grandement facilitée, ce qu'il faut empêcher à tout prix. En ce qui concerne notre développement, nous disposons d'une infrastructure globale tant sur le plan scolaire que médical. De nombreuses personnes travaillent dans la région, notamment à Barkan où se trouve l'une des plus grandes zones industrielles du pays regroupant une centaine d'usines. Il est vrai que la question de la sécurité est importante, mais notre essor économique et démographique est également primordial. C'est là notre défi principal et nous y faisons face avec détermination. Pour les années à venir, notre progression démographique est prévue d'évoluer au rythme de 15-20% annuellement.


Afin de vous permettre une compréhension juste de l'article ci-dessus, nous vous invitons à étudier attentivement la carte des Accords d'Oslo II que nous publions. Chaque parcelle située en zone C (blanche) constitue le véritable enjeu des futures négociations qu'Israël devra affronter.

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