Éditorial - Décembre 1994
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Hanoucah 5755
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Reportage
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Analyse
• Les Juifs d'Afrique du Sud et l'ANC
Éthique et Judaïsme
• Quelle est sa religion ?
Shalom Tsedaka
• Un calvaire inutile
Un nom; une rue; qui est-ce ?
• Saül Tchernikowsky (1875-1943)
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Le confort calme et moderne de l'aéroport de Shanghaï est oublié après cinq minutes de trajet en voiture. En effet, le visiteur est immédiatement replongé dans une ville chinoise classique, surpeuplée, aux artères bouchées où des milliers et des milliers de bicyclettes circulent, sans parler des piétons qui marchent en rangs serrés les uns derrière les autres. La métropole chinoise a connu un développement fulgurant au cours des dernières années. Aujourd'hui première ville commerciale de Chine, Shanghaï ne dispose toutefois pas encore d'une infrastructure adaptée. Les Chinois travaillant vite, les choses devraient s'améliorer rapidement.
C'est donc dans cette ville en plein essor et promise à un avenir brillant, que le gouvernement d'Israël a décidé d'ouvrir un consulat au mois de septembre 1994. Deux ans et demi après l'ouverture de son ambassade de Beijing (voir SHALOM Vol.XV), Israël renforce et diversifie sa présence en Chine. Afin de nous expliquer les raisons qui ont motivé cette décision, nous avons rencontré S.E.M. MOSHÉ RAM, diplomate de carrière ayant déjà été en poste en Extrême-Orient et premier consul général d'Israël à Shanghaï.
Pour quelles raisons Israël a-t-il besoin d'un consulat à Shanghaï ?
Le ministère des Affaires étrangères est en train de vivre un changement important. Pendant de nombreuses années, et ce pour d'excellentes raisons, le centre de la diplomatie israélienne était focalisé vers les Etats-Unis. Depuis un certain temps et en particulier depuis l'implosion de l'URSS, l'Extrême-Orient est devenu un centre économique et politique de tout premier plan. Au cours des cinq dernières années, nous avons tout mis en ýuvre afin de développer nos relations avec les pays de cette région du monde, en particulier avec le Japon. La Chine est aujourd'hui l'économie mondiale qui connaît le développement le plus fort et le plus rapide, sa progression se situant en moyenne à 13% pour l'ensemble du pays et à 18% pour la province de Shanghaï. Nous pensons qu'au début du prochain siècle, la Chine sera la plus importante superpuissance économique du monde. A l'avenir, ce ne seront plus les relations politiques, mais les échanges commerciaux et économiques qui feront la différence dans les rapports entre Etats. Les priorités et les traditions de la diplomatie ont radicalement changé, la clé du succès passant dorénavant par l'économie. Nous devons donc augmenter nos exportations et le marché chinois, qui compte 1.2 milliards de consommateurs, offre d'énormes possibilités. L'ouverture du consulat de Shanghaï est donc avant tout d'ordre économique et, par la même occasion, nous comptons également développer les relations scientifiques et culturelles. Les échanges entre nos deux pays ne s'élèvent actuellement qu'à environ US$.150 millions ce qui, en raison de l'immensité du marché potentiel, est négligeable. Outre la haute technologie et l'agriculture, nous pouvons développer nos exportations dans le domaine de la santé où il reste beaucoup à faire, Shanghaï comptant 32 hôpitaux, sans parler des cliniques privées ou étrangères. Une étude récente de l'Association israélienne des fabricants de produits médicaux est arrivée à la conclusion qu'il lui faudrait un représentant permanent à Shanghaï. Certaines compagnies israéliennes y ont déjà ouvert un bureau.
N'existe-t-il pas également une section économique à l'ambassade d'Israël à Beijing ?
Effectivement mais, lorsqu'en 1997, Hong Kong passera sous administration chinoise, la plupart des grandes institutions bancaires s'installeront à Shanghaï. Après 1997, la ville prendra donc une importance toute particulière. Nous désirons être d'ores et déjà présents afin de préparer la nouvelle ère d'après 1997. Cela dit, tout indique que nous maintiendrons notre consulat de Hong Kong (voir SHALOM Vol.XV). Pour sa part, le consulat de Shanghaï ne remplacera pas la section économique de l'ambassade à Beijing, car sa juridiction ne s'étendra que sur trois régions: Shanghaï, She-Jiang et Jiang-Tsu qui comprend l'ancienne capitale de la Chine, Nanjing. Il est également primordial d'établir d'excellents contacts avec les autorités et les personnalités locales de Shanghaï, car bon nombre d'entre elles sont promises à plus ou moins longue échéance à détenir des postes très importants à Beijing et à jouer un grand rôle dans la structure politique chinoise. Le pouvoir économique de Shanghaï, son ouverture sur le monde et le caractère cosmopolite de la ville font de cette métropole et de sa région l'une des entités chinoises les plus prépondérantes pour l'avenir du pays. En conclusion, je dirais que mon rôle essentiel est d'aider les sociétés israéliennes à trouver un correspondant pouvant leur permettre de développer leurs activités en Chine, ce pour le bien de l'ensemble de l'économie israélienne.
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