Éditorial - Septembre 1994
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Depuis la signature et la mise en place partielle des accords Rabin-OLP d'Oslo et du Caire, la situation des Juifs vivant en Judée, en Samarie et à Gaza devient de jour en jour plus précaire et difficile en raison du comportement et de l'action de sape quotidienne du gouvernement. Le Conseil des Communautés juives de ces régions, YESHA, (Yehouda, Shomron, Aza) réalise dans des conditions difficiles un travail admirable, non seulement pour maintenir et développer la présence juive sur ces terres stratégiquement vitales pour Eretz Israël, mais également afin de rendre la vie moins dure aux Israéliens des territoires. C'est leur action qui aujourd'hui nous permet d'espérer que Jérusalem restera indivisible et sous souveraineté juive. Nous avons été reçus par URI ARIEL, directeur général du Conseil de YESHA, à qui nous avons demandé de brosser un tableau de la situation sur le terrain plus de deux ans après l'arrivée au pouvoir du gouvernement Rabin.
De quelle façon menez-vous aujourd'hui votre lutte ?
Notre action porte simultanément sur deux fronts. Le premier est celui du peuplement juif à proprement parlé. Cette forme de combat est la plus importante et la plus efficace contre les plans d'autonomie et d'abandon des terres juives qui font partie intégrante d'Eretz Israël. Nous avons enregistré un certain succès dans ce domaine, une augmentation constante de la population juive en Judée, en Samarie et à Gaza étant prévue jusqu'à fin 1994. Pour 1994, cette progression se situera entre 2% et 4%, alors qu'elle avait atteint près de 9% l'année dernière. 1993 a vu la plus forte progression de peuplement régional en Israël, malgré toutes les difficultés rencontrées qui, il faut le souligner, n'ont pas diminué depuis. Le fait que nous soyons encore et toujours dans les chiffres noirs constitue un signe positif en soi, malgré le départ de quelques familles. D'autre part, les habitants procèdent à des travaux d'aménagement, ils agrandissent leurs appartements, et des investissements directs se font également dans le domaine de l'industrie et du tourisme. Tous ces éléments démontrent que dans l'ensemble, l'optimisme prévaut au sein la population de ces régions. Les nouveaux habitants viennent de toutes les couches de la société israélienne. C'est ainsi qu'une nouvelle ville s'est créée, Kiriath Sefer, dont la population est exclusivement ultra-orthodoxe. Par contre, à Maalé Adoumim, toutes les tendances de la société israélienne sont représentées et la demande de logements excède largement l'offre; les prix de vente et de location d'appartements ne cessent de grimper. Autre phénomène intéressant, des hommes et des femmes idéologiquement très motivés estiment qu'en raison des difficultés actuelles, le moment est particulièrement bien choisi et juste pour venir s'installer dans YESHA. Ceux qui viennent s'établir aujourd'hui dans nos régions ne sont pas tous religieux, loin de là. D'ailleurs, l'image qui veut que la majorité des habitants de YESHA soit religieuse est totalement fausse, près de 60% de la population étant non religieuse. Cela dit, notre situation est très difficile. Plus la pression est grande, plus les difficultés s'accumulent, plus nous sommes déterminés et allons de l'avant.
Quel est le deuxième front de votre combat ?
Nous menons une action très importante afin de mieux faire connaître l'importance de notre cause auprès de l'opinion publique israélienne et gagner son soutien. Les derniers sondages démontrent que la popularité du gouvernement actuel est en baisse constante. Ceci va contre toute logique, la gauche ayant conclu des accords qui auraient dû lui valoir plus de crédibilité et de sympathie d'autant que, sur le terrain, les actes de terrorisme ont quelque peu diminué. Ces sondages doivent être pris au sérieux car, hormis le bulletin de vote, ils constituent la source d'évaluation la plus valable quant au niveau d'estime dont jouit le gouvernement en place.
Comment expliquez-vous cette réalité ?
Les Israéliens semblent commencer à réaliser qu'il n'y a ni accord ni processus de paix en cours, et qu'en fait il ne s'agit que d'un traité visant à mettre en place la capitulation de l'Etat Juif. Nous menons une action constante d'information par le biais de manifestations pacifiques, de campagnes d'affichage, d'interventions dans les médias, etc. Notre but est d'inciter à la réflexion. La population a l'air de commencer à saisir l'ampleur du problème et des dangers, nous espérons l'amener progressivement à retirer sa confiance au gouvernement. Nous serions bien entendu très heureux de voir ce gouvernement tomber mais, pour ce faire, il n'existe pas de remède miracle qui reste dans le cadre de la légalité dans laquelle nous agissons exclusivement. Nous devons donc entreprendre un certain nombre d'actions afin d'éviter que le gouvernement ne conclue des accords supplémentaires comportant des dangers fondamentaux. Il faut bien comprendre que le pouvoir en place doit agir vite s'il veut créer un certain nombre de faits accomplis irréversibles qui seront tellement profondément ancrés sur le terrain qu'il sera quasiment impossible à un gouvernement issu de l'opposition actuelle de les renverser.
En admettant que la droite revienne au pouvoir, ce qui pour l'instant ne semble pas acquis, quelles seraient ses possibilités d'action afin de limiter les dégâts engendrés par les accords Rabin-OLP ?
En admettant que le nouveau gouvernement continue à traiter avec l'organisation terroriste OLP, il devra tout d'abord insister pour qu'elle remplisse point par point et jusqu'au bout chaque engagement qu'elle a signé, telles par exemple l'abolition de sa charte et la cessation de toute activité terroriste. Parallèlement, il devra construire vingt mille unités de logement, de nouvelles routes ainsi qu'une infrastructure de sécurité plus importante en Judée-Samarie. Souvenons-nous que le tout premier geste du gouvernement Rabin a été de geler le bâtiment dans ces régions. Le peuplement juif de ces territoires constitue la clé centrale de toute la problématique, de l'application et de l'extension sur le papier et sur le terrain des accords Oslo-Le Caire. De plus, il faudra interdire à l'OLP toute activité politique ou administrative à Jérusalem. Sur ce sujet précis, il existe d'ailleurs un consensus populaire en Israël. Ces points simples remettent en question l'ensemble des accords signés. Ceci dit, je ne pense pas que l'arrivée au pouvoir de la droite constituera une panacée universelle à nos problèmes. Toutefois, nous n'aurons plus à faire à un gouvernement agressif et hostile à notre égard. L'une des priorités actuelles est de réunir, d'unifier les forces de droite et d'utiliser chacun en fonction de ses capacités. Il est impératif que toute l'énergie soit canalisée dans un effort commun et non pas dilapidée dans des luttes internes et stériles qui, en définitive, profitent à la gauche. Il faut bien comprendre que si le gouvernement actuel obtient un second mandat, la situation deviendra vraiment très difficile. En 1992, la gauche a été élue sur un programme dans lequel elle promettait que le Golan n'était pas négociable, qu'elle ne traiterait jamais avec l'OLP, etc. Une fois au pouvoir, tout le monde a pu voir ce que valaient ses promesses. Si toutefois ce même gouvernement est réélu sur ses actes et sur un programme qu'il présentera cette fois à visage découvert, cela signifiera que le peuple souhaite et soutient ce genre d'actions. Nous nous trouverons alors face à une situation extrêmement difficile mais, bien entendu, nous n'arrêterons ni notre activité ni notre combat.
Comment se présente la sécurité sur le terrain ?
Malgré une accalmie toute relative due probablement à une restructuration des forces ennemies, je pense que nous allons vers des temps très durs. L'armée est prête à intervenir en fonction des besoins. Je voudrais souligner ici le courage des hommes et des femmes qui vivent en Judée, en Samarie et à Gaza. Pendant toute l'année dernière, au cours de laquelle les activités terroristes étaient pourtant très intenses, personne n'a fait manquer une seule journée d'école à ses enfants. Ceci est d'une part dû au travail de l'armée qui assure la sécurité et, d'autre part, à la détermination des habitants. Je me pose souvent la question: "mais d'où prennent-ils la force et le courage ?". Cela fait sept ans que, jour après jour et dans certains cas deux fois par jour, ces habitants envoient leurs enfants sur des routes dangereuses afin qu'ils puissent étudier dans des écoles régionales. Aujourd'hui, ces jeunes doivent faire face à un danger supplémentaire représenté par des terroristes armés déguisés en policiers, que certains appellent "police palestinienne". A ce jour, il n'y a pas encore eu d'incident grave, car ils ont tout intérêt à se tenir provisoirement tranquilles dans le seul but d'obtenir plus de concessions du gouvernement Rabin. Cette force terroriste ne peut en aucun cas constituer une source de calme ou de sécurité à moyen terme bien qu'actuellement, elle ait pour instruction d'éviter toute forme de provocation. Si, par malheur, la seconde partie des accords était mise en place et que ces terroristes patrouillaient librement à travers toute la Judée et la Samarie, je pense que la situation ne pourrait que se détériorer. Il ne faut pas oublier que certains de ces "policiers" sont d'authentiques terroristes qui viennent de sortir des prisons israéliennes. Je ne vois aucun autre endroit au monde où une telle situation serait envisageable. D'ailleurs, l'ensemble des accords a été conclu contre toute forme de logique élémentaire. En effet, quel pays accepterait que des ennemis ouvertement déclarés disposent d'un bureau officiel dans la capitale, comme c'est le cas de la Maison d'Orient à Jérusalem, d'où ils traitent librement leurs affaires dans le but de détruire l'Etat Juif ?
Dans l'ensemble, à court, moyen et long terme, êtes-vous optimiste ?
Oui, et ce en dépit de toutes les difficultés auxquelles nous devons faire face, de tous les obstacles qui se dressent quotidiennement sur notre route et malgré l'incertitude dans laquelle nous vivons. Il faut bien comprendre que les populations juives de Judée, de Samarie et de Gaza vivent, construisent et développent leurs existences, font des plans d'avenir, agrandissent leurs maisons et leurs familles et ne se contentent pas de survivre avec difficulté. Les industries et les exploitations agricoles existantes continuent leur essor et, au cours des sept dernières années, il n'y a eu que quelques cas isolés de fermeture. La population juive de Judée, de Samarie et de Gaza est forte, déterminée et, dans la mesure où la vie sur ces terres est possible, la grande majorité ne partira pas.
En ces temps cruciaux pour l'avenir d'Israël, vous pouvez jouer un rôle efficace et important en apportant votre soutien financier aux habitants de Judée, de Samarie et de Gaza. Le gouvernement israélien a confirmé son engagement quant au maintien d'une présence des communautés juives sur ces terres. Leurs habitants constituent l'épine dorsale de cette présence indispensable pour assurer l'avenir d'Israël.
Vous pouvez envoyer vos dons directement à:
YESHA COUNCIL
Bank Hapoalim - Branch 695
RAMAT ESHKOL - JERUSALEM
Compte Nr: 247 700
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