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Sommaire Analyse Automne 1996 - Tishri 5757

Éditorial - Septembre 1996
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Roch Hachanah 5757
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Politique
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Analyse
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Un changement de ton et de direction

Par Zvi H. Hurwitz *
Un peu plus de trois mois se sont écoulés depuis l'élection de Benjamin Netanyahu au poste de premier ministre d'Israël. En cette courte période d'activités, le nouveau gouvernement a radicalement changé la direction, voire l'essence même de la politique israélienne. Il est intéressant de constater que la presse israélienne et internationale ne mentionnent jamais le nouveau pouvoir sans rajouter, dans le meilleur des cas, les termes "de droite".

Je ne me souviens pas avoir vu dans les médias l'utilisation systématique d'une terminologie décrivant le gouvernement sortant de "gauche", ce qu'il était pourtant bien. En effet, c'est le régime politique le plus à gauche qu'Israël ait connu depuis sa création en 1948. Il était composé du Parti travailliste, dont la moitié des membres se disaient ouvertement adeptes des thèses de la gauche pure et dure, et du Parti Meretz, officiellement d'extrême gauche. Rappelons que juste avant les élections de 1992, le Parti travailliste avait tenté de cacher sa véritable couleur en changeant son drapeau rouge en bleu et en abandonnant l'hymne et les slogans socialistes. N'oublions pas également que la majorité dont les administrations Rabin/Peres disposaient à la Knesset dépendait totalement et exclusivement des suffrages des Partis arabes et communistes !

Heureusement, ce gouvernement a été stoppé dans son élan. Le nouveau leader d'Israël a été élu avec une bonne majorité et son cabinet composé du Likoud, des partis religieux, d'un parti de nouveaux immigrants et de la "Troisième voie" constitue une coalition "nationale et traditionnelle".

A l'issue de sa première visite couronnée de succès aux USA, Benjamin Netanyahu a résumé la situation en disant: "Ils ont très bien compris qu'Israël a procédé à l'élection d'un nouveau gouvernement ayant sa propre politique en ce qui concerne l'établissement de la paix dans la sécurité." Par de nombreux aspects, cette visite rappelle le premier voyage officiel aux Etats-Unis de Menahem Begin szl. en 1977, qui lui aussi avait clairement exposé les priorités nationales d'Israël. B. Netanyahu a encore déclaré que, contrairement à l'attente de ses opposants (et je rajouterai à celle des médias en général), il n'avait été soumis à aucune forme de pression au sujet de sa ligne dite "dure" concernant le processus de négociations avec les Arabes.

Lors de la présentation de la nouvelle position d'Israël, B. Netanyahu a rejeté sans hésiter le concept "d'échange de territoires contre la paix" comme formule possible de négociations. Il a également souligné le droit inaliénable d'Israël sur son territoire. Le Premier ministre n'a laissé planer aucun doute sur les droits des Juifs sur Jérusalem et Hébron et a totalement rejeté l'idée même d'un état palestinien. Quels que soient les arrangements conclus avec les Arabes vivant sur sol israélien, Netanyahu et son gouvernement ne prévoient aucune place pour un second état souverain sur ces terres. Les palestiniens commencent à comprendre que leur but d'avoir leur état est remis à plus tard...

Certains pays ont réagi négativement, parfois même avec véhémence, à l'élection de Benjamin Netanyahu, ce qui n'a pas impressionné le Premier ministre. Lors de sa récente visite à Jérusalem, M. Hervé de Charette, ministre des Affaires étrangères de la France, s'est abstenu, à contrecýur il est vrai, de se rendre à l'Orient House qui est, sans en avoir officiellement le nom, le "Ministère des affaires étrangères" des palestiniens à Jérusalem.

Lorsque Arafat a tenté, une fois de plus, de "vendre" son vieux stratagème disant que le Conseil national palestinien avait bel et bien annulé la charte de l'OLP qui requiert "l'élimination de l'entité sioniste", Benjamin Netanyahu lui a demandé des éclaircissements par écrit. Il a alors reçu la copie d'une lettre envoyée à ce sujet à Shimon Peres, qui s'en était déclaré très satisfait. Cette fois-ci, le Premier ministre d'Israël s'est prononcé "profondément déçu", car les termes ne correspondent absolument pas à ce qu'avait demandé le Gouvernement israélien lorsqu'il avait exigé que la fameuse charte soit annulée.

Malgré tous ces changements politiques, les USA continuent de coopérer avec Israël dans de nombreux domaines, en particulier dans la lutte contre le terrorisme. Dans une conférence conjointe Clinton-Moubarak, le président des Etats-Unis a notamment déclaré: "Les Etats qui soutiennent le terrorisme doivent radicalement changer d'attitude. Ils ne peuvent pas faire du business avec nous le jour et commettre des actes de terrorisme la nuit." Ces paroles reflètent très clairement la position exprimée par Benjamin Netanyahu lors de sa première visite officielle à Washington.

Quant aux palestiniens, ils continuent à dialoguer avec Israël et, à ce stade, souhaitent renforcer les voies de communications avec les nouvelles autorités de Jérusalem. Il a même été notifié à la Syrie en des termes clairs et précis que le gouvernement actuel n'était absolument pas disposé à se retirer du Golan et qu'une autre formule devait être trouvée afin d'établir la paix. Les Syriens connaissent bien Benjamin Netanyahu, il était très actif lors de la Conférence de Madrid d'octobre 1991 à laquelle les Syriens s'étaient rendus, sachant d'avance que le premier ministre de l'époque, M. Itzhak Shamir, n'avait pas la moindre intention d'entrer en matière quant à un éventuel retrait du Golan. A ce sujet, l'opposition de gauche clame haut et fort: "Comment pouvons-nous espérer aboutir à la paix avec la Syrie si nous ne sommes pas disposés à abandonner le Golan ? Que peut-il y avoir d'autre à négocier avec eux ?" Ce genre de sentiment de culpabilité a totalement disparu, le gouvernement Netanyahu a présenté une nouvelle politique où la question du Golan n'est plus évoquée et qui peut se résumer ainsi: "Il faut négocier sur la question de l'avenir du Liban." Si jamais le Liban devait recouvrer son indépendance et les troupes syriennes quitter le Pays des Cèdres, Israël n'aurait plus aucune raison d'y maintenir ses troupes. Même les Etats-Unis semblent acquis à la logique de cette politique.

Pour terminer, il faut encore souligner que le Premier ministre et son gouvernement semblent parfaitement à l'aise sur la question des agglomérations juives de Judée, de Samarie et de la bande de Gaza: elles font partie intégrante d'Eretz Israël. Leur essor et leur accroissement sont aussi naturels et normaux que ceux de n'importe quelle autre région en Israël. Personne ne s'estime plus obligé de s'excuser quant à la présence juive dans ces zones. Les habitants des villes et villages juifs de Judée-Samarie-Gaza se sentent naturellement encouragés par cette attitude gouvernementale. Leur leader M. Pinchas Wallerstein (voir SHALOM Vol.XX) a d'ailleurs récemment déclaré après sa rencontre avec le Premier ministre: "Nous sommes à l'aube d'une nouvelle époque où il sera mis fin à la discrimination dont nous avons été victimes. Nos régions vont à présent connaître une expansion considérable."

Aujourd'hui, il est généralement compris et admis qu'il n'est pas nécessaire de se précipiter, tête baissée, sur la lignée du "processus de paix" à la Peres-Beilin-Sarid. Benjamin Netanyahu est sur le point de fonder son propre processus qui sera probablement porteur de résultats positivement surprenants. Le nouveau Gouvernement israélien continue sa quête pour la paix, mais il a choisi de prendre une nouvelle orientation, un nouveau cap où la capitulation, la compromission et les concessions qui mettent en danger les intérêts nationaux et vitaux d'Israël n'ont pas leur place !

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