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Sommaire Pologne Automne 2006 - Tishri 5767

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Roch Hachanah 5767
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L’autre révolte

Portrait robot de Pavel Frenkel

Par Roland S. Süssmann
Pour le visiteur averti, un tour dans ce qu’était le ghetto de Varsovie constitue un moment particulièrement prenant et émouvant, bref, une expérience inoubliable. Notre histoire récente et ses horreurs sont présentes partout, et l’impression de marcher dans une mare de sang juif est permanente. A certains endroits, les événements d’hier sont encore physiquement tangibles: en particulier à l’Umschlagplatz, d’où 300'000 Juifs ont été envoyés vers la mort quand ils n’étaient pas assassinés sur place parce que trop faibles pour monter dans les wagons à bestiaux à destination de Treblinka; ou bien au mémorial du dernier bunker de la rébellion juive du ghetto, ce que les Allemands appelaient d’un euphémisme cynique Jüdischer Wohnbezirk, le quartier résidentiel juif !
A Varsovie, la rue Mila existe toujours, mais le numéro 18 n’est plus une adresse, plus personne n’y habite et pourtant, ce lieu est chargé d’une présence tangible: celle des derniers combattants juifs de la révolte. C’est à cet endroit, au coin de la rue Zamenhofa, que ces derniers héros de la révolte du ghetto de Varsovie sont morts le 8 mai 1943. Là où il y a 63 ans se trouvait le centre de la résistance juive, il n’y a plus aujourd’hui qu’un mémorial construit sur les ruines de cette fameuse maison. Les derniers combattants du ghetto, soit 120 hommes et femmes, s’étaient terrés dans un bunker bombardé sans relâche par des soldats allemands, ukrainiens et lettons. Afin de forcer les occupants à se rendre, l’endroit a été attaqué au gaz lacrymogène. Devant l’ampleur de l’agression et n’étant pas disposés à se rendre, Mordechai Anielewicz, le commandant de la révolte, et ses camarades se sont suicidés sur place.
La bataille du ghetto de Varsovie s’est terminée le 16 mai 1943 à 8h15 du matin. Le commandant Jürgen Stroop a salué sa victoire en faisant exploser la grande synagogue de la rue Thomacki, située à l’extérieur du ghetto. Il a alors déclaré que 7'000 Juifs avaient été tués au combat et qu’au total 631 bunkers avaient été détruits, le dernier étant celui de la rue Mila 18. Pendant la bataille, 30'000 Juifs ont été arrêtés et déportés vers le camp d’extermination de Treblinka.
L’historique de ce qu’était l’horreur du ghetto de Varsovie est connue et documentée, bien que quotidiennement de nouveaux témoignages de survivants se fassent jour. Rappelons simplement qu’il y avait 27'000 appartements sur ce territoire de 400 hectares (soit 2.4% de la superficie totale de Varsovie), où un mur de 3m de haut avait été érigé sur 18km. Au début, la densité d’habitation était de 128'000 personnes par km2, elle est ensuite passée à 146'000, soit 8 personnes par pièce habitable. Le mur du ghetto était gardé à l’extérieur par des policiers allemands et à l’intérieur par des policiers juifs. C’est le 22 juillet 1942 qu’a débuté la «Grande Action», soit la déportation de 270'000 Juifs du ghetto vers le camp d’extermination de Treblinka. Pour comprendre ce qu’était cette industrie de la mort, il faut savoir que les cadences d’assassinats étaient quantifiées comme suit: 100 morts par jour et par m2 dans chacune des trois chambres à gaz, soit l’élimination de 6'000 à 7'000 personnes en trois heures (cadence qui est ensuite passée à deux heures, certains jours à une heure).
L’histoire du ghetto de Varsovie est donc bien enseignée dans tous les organismes éducatifs juifs, des plus orthodoxes aux plus libéraux. Les noms du Dr Janusz Korczak et de Mordechai Anielewicz sont connus de tous les adolescents juifs. Mais qui a entendu parler de cet autre héros de la révolte du ghetto, Pavel Frenkel, et de ses camarades de combat ? Afin de nous éclairer sur ce sujet primordial, nous avons interrogé MOSHÉ ARENS, ancien ministre de la Défense de l’État d’Israël, qui vient de publier les résultats d’une recherche historique de plusieurs années sur le rôle joué par les groupes du Bétar dans la fameuse révolte du ghetto, sous le titre «The Jewish Military Organizations in the Warsaw Ghetto» paru chez Oxford University Press dans la série «Holocaust and Genocide Studies».

Quel a été le rôle du Bétar dans l’insurrection du ghetto de Varsovie ?

Avant de répondre plus précisément à votre question, je voudrais rappeler ici que parmi la longue liste d’atrocités commises par les Allemands contre le peuple juif pendant la Deuxième Guerre mondiale, la destruction de la communauté de Varsovie constitue un fait particulièrement grave. Il s’agissait de la plus grande communauté juive en Europe et, dans un certain sens, Varsovie était la capitale de la Diaspora juive européenne. Outre l’horreur du confinement dans le ghetto, il faut se souvenir que c’est en l’espace de sept semaines que cette communauté florissante a été décimée au rythme de 7-8'000 personnes par jour, qui ont été conduites de l’Umschlagplatz vers la mort à Treblinka. Il faut savoir aussi qu’à cette époque, il n’y avait pas de résistance dans le ghetto. Chacun d’entre-nous se pose cette question difficile: Pourquoi ? Ce qui s’est passé à Varsovie est-il typique des dilemmes auxquels étaient confrontés les Juifs menés vers la mort ?». Nous ne pouvons qu’imaginer certains genres de réponses qui, toutes, peuvent éventuellement se trouver dans l’espoir que chacun avait de sauver sa famille «malgré tout». Mais il y a une réponse simple qui est que les dirigeants communautaires étaient partis, absents. Le leadership du judaïsme polonais avait quitté Varsovie avant l’arrivée des Allemands et ceci comprend aussi bien la direction du Bund, de l’Agudath Israël, des mouvements sionistes y compris Moshé Sneh (médecin et président du comité central du comité des sionistes polonais de 1935-39), Menahem Begin, que certains rabbins. Tous avaient l’illusion que l’armée polonaise serait à même de résister à l’avancée allemande et aucun d’eux ne pouvait imaginer que cette communauté juive si puissante et florissante serait totalement annihilée. A Varsovie, il n’y avait donc personne de l’ancien leadership et d’ailleurs rien ne permet de penser qu’ils auraient été à même de changer le cours des choses. Le président du Judenrat, Adam Czerniakow, s’est suicidé le jour où les Allemands lui ont demandé d’établir quotidiennement une liste de 8'000 personnes destinées à la déportation. Il savait ce qui les attendait. Ce n’est donc qu’après la «Grande Action» de 1942 que les prémisses d’une révolte se sont faites jour. Il ne restait alors plus que 50'000 Juifs dans le ghetto. Celui-ci avait d’ailleurs été divisé en trois sections totalement séparées: le ghetto central et deux camps de travail forcé pour l’Allemagne.

Qui étaient les premiers insurgés ?

Des jeunes qui avaient eu le courage, la vision et l’audace d’imaginer qu’une forme de résistance pouvait être envisagée et organisée. De plus, uniquement des jeunes gens sans attaches familiales étaient à même de se lancer dans ce genre de défi, car ils n’étaient pas préoccupés par le fait de mettre la vie de leurs proches en danger. En fait, il existait deux mouvements de résistance: le premier, connu sous les initiales polonaises «ZOB» (Irgoun Yehoudi Lohem, organisation juive de combat), dirigé par Mordechai Anielewicz qui avait alors 23 ans, et le second, désigné par les lettres capitales polonaises «ZZW» (Irgoun Hatzvaït Hayehoudi, union militaire juive), dirigé par Pavel Frenkel, également âgé de 23 ans. Le ZOB comptait des membres issus de pratiquement toutes les organisations juives, y compris du Bund, des mouvements sionistes et même des communistes. Le ZZW était avant tout composé des membres du Bétar ainsi que d’un certain nombre de personnes désirant combattre les Allemands et qui possédaient des armes. Il est donc important de souligner que contrairement à ce qui est généralement admis, la révolte juive du ghetto de Varsovie n’a pas été conduite par une seule organisation, mais par deux, ce qui n’enlève évidemment rien à la bravoure et à la grandeur de Mordechai Anielewicz et de ses hommes.

Le Bétar a-t-il joué un rôle important dans la révolte ?

Entre le 19 et le 28 avril 1943, la bataille la plus importante de la révolte a été menée sur la place Woranowsky sous le commandement de Pavel Frenkel. A l’issue de la première journée de conflit, ayant repoussé les Allemands, les combattants du Bétar ont hissé les drapeaux sioniste (celui d’Israël aujourd’hui) et de la Pologne sur le plus haut bâtiment du quartier. Les Allemands ont tenté de les déloger, estimant qu’il s’agissait d’un symbole dangereux car ils pouvaient être vus depuis de nombreux endroits de Varsovie. Himmler a alors téléphoné à Jürgen Stroop pour qu’il liquide le ghetto et surtout qu’il mette tout en œuvre pour enlever ces drapeaux. La bataille a fait rage pendant quatre jours avant que les Allemands, plus forts en nombre et en armes, gagnent la partie. Malheureusement, à ce jour, aucune plaque ni aucune forme de commémoration ne signale cette importante bataille et j’entreprends actuellement des démarches auprès du Gouvernement polonais afin qu’une plaque soit apposée place Woranowsky, où un hôtel se trouve aujourd’hui.

Combien de personnes étaient-elles membres du groupe de Frenkel ?

Les deux organisations ensemble ne comptaient pas plus de 300 personnes. Ce qui déterminait le nombre de combattants, c’était la quantité d’armes dont chaque organisation disposait. L’arme la plus répandue était le pistolet, qui était opposé aux armes automatiques, aux mitrailleuses, à l’artillerie légère et aux petits tanks de l’armée allemande.

Comment expliquez-vous que les deux organismes de révolte ne se soient pas réunis ?

Le ZOB était avant tout constitué d’organisations de gauche de tendance socialiste et marxiste, y compris le Bund, organisme surtout antisioniste et socialiste mais néanmoins juif. D’ailleurs, les membres du Bund se sont joints au ZOB très tard; ils ne souhaitaient pas participer à une organisation de combat juive mais seulement socialiste, incluant des socialistes polonais. Ceci démontre à quel point d’anciennes idéologies étaient encore prédominantes dans les esprits dans le ghetto de Varsovie, même après la grande vague de déportations. Toutes ces ligues estimaient que le Bétar n’était constitué que d’un groupe de fascistes, perpétuant ainsi la division qui existait déjà entre Jabotinsky et les sionistes socialistes. En fait, le Bétar a été exclu dès le début de l’organisation des groupes de résistance. Dans les semaines précédant le début de la révolte, après que la majorité de la communauté juive ait été déportée, il avait été question d’unification, mais l’idée de s’adjoindre des hommes considérés comme fascistes était inacceptable pour le ZOB. Comme Frenkel et ses hommes disposaient d’un armement plus important, les représentants de Mordechai Anielewicz leur avaient proposé de se joindre à eux non pas en tant que groupe, mais à titre individuel. Les hommes de Frenkel ayant un entraînement militaire supérieur aux membres du ZOB, une telle offre était inacceptable pour eux. Au vu des circonstances, toute cette affaire semble assez étonnante car les Allemands ne faisaient pas la différence entre les différents révoltés. Il est intéressant de noter à quel point ces combattants étaient attachés à leurs groupes. Après la guerre, lorsque les listes de ces héros tombés ont été publiées, à côté de chaque nom figurait le groupe idéologique auquel il était affilié.

Comment Pavel Frenkel a-t-il terminé sa vie ?

La majorité de ses camarades sont tombés pendant la bataille de la place Woranowsky. Frenkel a survécu et réussi, accompagné de quelques combattants, à quitter le ghetto. A la fin de la révolte il s’est caché dans Varsovie même et a été découvert par les Allemands au courant du mois de juin 1943. Une bataille sérieuse a alors été engagée, au cours de laquelle il a été tué avec tous ses hommes.

La révolte du ghetto de Varsovie n’a eu lieu qu’après la déportation de plus de 270'000 Juifs. Pourquoi l’insurrection est-elle survenue si tard ?

Les jeunes qui ont organisé la révolte étaient dans le ghetto pendant la «Grande Action», sauf Mordechai Anielewicz, qui avait été envoyé par son mouvement, le Hachomer Hatzaïr, dans une autre ville polonaise. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est devenu le commandant de la révolte puisque ceux qui l’avaient suscitée ont été tués dès le début des combats. De plus, il a été historiquement démontré que les endroits où la résistance juive contre les Allemands a pu s’organiser et remporter quelque succès n’était que là où les combattants avaient le soutien quasi-total de la population juive locale. Or dans de nombreux cas, ils étaient considérés comme des écervelés qui, par leurs provocations, incitaient les Allemands à plus de dureté et de représailles, mettant en péril les chances de survie. A Varsovie, jusqu’à la «Grande Action», tout indiquait que la population ne soutiendrait pas une révolte et combattrait les résistants. Ce n’est qu’après la déportation de 270'000 Juifs et alors qu’il n’en restait que 50'000 que les gens ont compris que les Allemands avaient la ferme intention d’assassiner tout le monde. Finalement, les membres de l’ancien leadership qui étaient encore dans le ghetto au début des déportations avaient été assassinés. Par conséquent, les jeunes qui ont repris le flambeau ont enfin pu agir à leur guise.

Quelles étaient les relations entre les mouvements de révolte et les partisans polonais ?

Ces derniers étaient très antisémites, ils ont assassiné de nombreux Juifs qui avaient rejoint leurs rangs. D’ailleurs, il existait des unités de partisans strictement juives. Mais ce n’est pas uniquement par antisémitisme que les partisans n’ont pour ainsi dire pas apporté de soutien à la révolte, mais simplement parce que d’une part, ils n’étaient ni très puissants ni bien équipés et d’autre part, ils déployaient leurs activités assez loin de Varsovie même, surtout dans la région de Vilna. Les groupes dits de partisans russes blancs étaient proches des mouvements des organisations clandestines de résistance du ghetto de Vilna et de nombreux Juifs avaient rejoint leurs rangs, notamment Aba Kovner (voir Shalom Vol.36). De plus, à Varsovie, le fait que les partisans polonais étaient antisémites était connu et donc les Juifs n’étaient pas intéressés à être en contact avec eux.

Les archives Ringelblum (voir article) font-elles mention du rôle joué par le Bétar pendant la révolte ?

Dans les archives de Ringelblum, deux éléments importants sont en relation directe avec cette question. Nous avons trouvé un rapport très complet de la visite d’Emmanuel Ringelblum au centre de l’Irgoun, qu’il décrit en disant: «ils sont bien armés et n’ont peur de rien.» Mais comme il était un sioniste de gauche, il a terminé son rapport en disant qu’il s’agit d’un groupe «de fascistes de l’école italienne». Or tout le monde sait qu’en Europe de l’Est, les fascistes étaient considérés comme des ennemis et que, pendant la guerre, ils étaient assimilés aux Allemands. Récemment, j’ai publié une note de Ringelblum écrite alors qu’il se trouvait dans la partie aryenne du ghetto, où il a été finalement assassiné par les Allemands avec sa femme et son fils. Il s’y trouvait avec deux amis, Itzhak Zuckerman et Adolf Abraham Berman, afin de collecter un maximum d’informations sur la révolte pour alimenter les archives et y inclure une liste de noms des membres du groupe de Mordechai Anielewicz. Dans cette note qu’il adresse à Zuckerman et à Berman, il pose la question de savoir si les membres de «l’autre organisation» sont également répertoriés. Il souligne qu’il n’éprouve aucune sympathie pour eux, mais qu’ils font partie de la réalité et que leur action ne doit pas être mise aux oubliettes de l’histoire. D’une part, il y a donc Ringelblum, le militant sioniste de gauche, et d’autre part, l’historien qui reprend le dessus.

Lorsque l’on parle avec des Polonais, la première phrase que l’on entend est: «la Pologne était avant tout une victime de l’Allemagne nazie». Or le fait est que la plus grande communauté juive d’Europe a été décimée sur son sol. Pensez-vous que ce statut de «victime» soit totalement justifié ?

La réponse n’est ni oui ni non. Il ne fait aucun doute que les Polonais ont été victimes des Allemands et que ceux-ci avaient une attitude pour le moins hostile à l’égard de la population de la Pologne. De plus, pendant la révolte polonaise de 1944, près de 200'000 personnes ont perdu la vie et Varsovie a été totalement détruite. Cela dit, la majorité des Polonais était constituée d’antisémites virulents et de nombreux Juifs, en particulier à Varsovie, ont survécu à la guerre en se faisant passer pour des Polonais. Leur plus grande crainte était d’être découverts et dénoncés par leurs compatriotes. Un grand nombre de Polonais passaient d’ailleurs leur temps à repérer des Juifs et à les dénoncer aux Allemands. De plus, les Polonais ont apporté une aide pour ainsi dire inexistante aux révoltés du ghetto.

Pourquoi vous êtes-vous lancé dans cette étude ?

Je pense que la révolte du ghetto de Varsovie constitue un élément unique dans l’histoire de la Shoa, puisqu’il s’agit de la première révolte contre l’occupation allemande de toute la Deuxième Guerre mondiale. Ayant pris ma retraite du monde politique et en ma qualité d’ancien membre du Bétar, je me suis rendu compte que le rôle joué dans cette révolte par le Bétar n’avait pas obtenu la reconnaissance historique qu’il mérite. J’ai également constaté que lorsque l’on entend l’histoire de Mordechai Anielewicz et de ses combattants, la question qui vient à l’esprit est: mais où étaient les hommes du Bétar, le plus grand groupe de jeunes sionistes en Pologne ? De plus, il s’agissait d’une organisation militante dont une partie des membres, parmi eux Pavel Frenkel, avait suivi un entraînement militaire authentique. Ces questions m’intriguaient depuis de nombreuses années si bien que j’ai décidé de me lancer dans une véritable recherche approfondie. Je voulais aussi rétablir une vérité sur l’historique de la révolte du ghetto de Varsovie, dénaturée et déformée pendant plus de soixante ans. Pour moi, il s’agit d’un simple acte de justice.

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