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Sommaire Judée - Samarie Automne 2009 - Tishri 5770

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Un avenir prometteur

Tzvi Bar Hay. Photo Bethsabée Süssmann

Par Roland S. Süssmann
,Territoires occupés - colonies - constructions illégales et autres termes fallacieux font partie du langage courant utilisé par la gauche en général, la presse, les politiciens de tous bords et ceux qui ignorent ce qu'est la présence juive en Judée et en Samarie. Les deux régions revêtent une importance capitale, tant sur le plan stratégique qu'historique ou encore religieux. Si, en raison de sa proximité avec Tel-Aviv et la côte méditerranéenne, la Samarie est un peu moins mal connue, le sud de la Judée, la région dénommée HAR HÉVRON (hauteurs de Hébron), qui s'étend sur 900 km2, est pour ainsi dire méconnue.
Toutefois, quelques simples faits décrivent parfaitement l'importance de ce territoire: au sud, Har Hévron domine tout le terrain situé entre Beer Sheva et Arad; à l'est, les collines surplombant la mer Morte; à l'ouest, la route Tel-Aviv - Beer Sheva et l'arrivée à Kiriath Gat qui ouvre l'accès vers Ashkelon, Ashdod et Gaza; au nord, la route qui mène de Jérusalem à Beer Sheva en passant par le secteur de Goush Etzion, dernier rempart avant l'entrée de la capitale.
Bien au-delà des liens historiques et religieux qui nous lient directement à ces terres mentionnées à plusieurs reprises dans la Bible, et outre les découvertes archéologiques démontrant qu'il existait une vie juive intense dans cette région il y a plus de deux mille ans, la présence d'une population juive constitue aujourd'hui une garantie de sécurité tant pour Jérusalem que pour Beer Sheva. Sur le plan historique, il est important de souligner que si cette région est mentionnée dans la Bible en relation directe avec la vie d'Abraham, de Josué et de David, de récentes études scientifiques relatives à l'époque du Second temple et à celle qui a suivi la destruction de Jérusalem par les Romains, ont démontré que sur le territoire de Har Hévron, il existait 68 agglomérations juives dont les dernières ont été abandonnées au IXe siècle de notre ère !
Har Hévron compte aujourd'hui 15 agglomérations juives, toutes établies à un point stratégique de contrôle, qui totalisent 50.000 habitants, dont la moitié n'est pas pratiquante. Il peut sembler curieux que des Juifs non pratiquants aient choisi de vivre en ces lieux. Au début, leurs motivations étaient d'ordre purement économique mais, avec le temps, ils ont développé un lien tellement profond avec leur terre et leur environnement immédiat que, malgré les difficultés, ils n'ont pas la moindre intention de quitter cette contrée. Sur le plan du travail, la région est en fait coupée en deux: le nord et le sud. La majorité de la population du nord travaille dans les villes environnantes, en particulier à Kiriath Gat et à Bet Shemesh, dans de petites entreprises industrielles ou dans la formation d'enseignants. Au sud, l'agriculture étant très développée, nombreux sont ceux qui y ont trouvé un emploi. Il n'y a pratiquement pas de chômage dans la région.
Sur le plan administratif, le territoire est sous-divisé en 15 secrétariats municipaux chargés de la gestion des problèmes quotidiens. L'ensemble est chapeauté par un conseil régional, «Moazah Ezorith Har Hévron», établi à Otniel et dirigé par un homme aussi dynamique que courageux et entreprenant, lui-même agriculteur et viticulteur, TZVI BAR HAY, que tout le monde appelle affectueusement "Tzviki".

Avant de nous parler du développement récent de Har Hévron, pourriez-vous faire un bref historique de cette région dont vous avez la responsabilité ?

Lorsque l'on évoque la Judée en général et la région de Hébron et de Har Hévron en particulier, il faut avant tout rappeler le lien profond qui lie ces terres au peuple juif. Bien entendu, il y a les tombeaux des Patriarches, Abraham, Isaac et Jacob, mais il faut se souvenir que le roi David avait installé son trône à Hébron avant de le transférer à Jérusalem. Le peuplement du sud de la Judée a donc débuté avec la naissance du peuple juif. Nous nous estimons privilégiés de pouvoir être des acteurs impliqués directement dans sa renaissance et ce de tous les points de vue, démographique, économique, agricole, spirituel, sécuritaire, etc.
Au cours des dernières années, nous avons vécu un certain nombre de changements, en particulier sur le plan sécuritaire. En effet, en 2002, l'État d'Israël, après avoir subi dix ans de terrorisme résultant des Accords d'Oslo, a décidé de contrôler l'ensemble de la Cisjordanie et de reprendre en mains la situation sécuritaire qui, dans le cadre des Accords d'Oslo, avait été confiée à l'OLP. L'opération militaire déclenchée suite à l'attentat sanglant du Park Hotel de Netanya le soir de Pessah, qui a fait 14 morts et de nombreux blessés, portait le nom de «Homat Magen» (mur de protection). Cette action a constitué le tournant qui a brisé le cycle du terrorisme. Actuellement, nous pouvons dire que dans l'ensemble, nous avons la sécurité bien en mains et que nous bénéficions d'un calme relatif. S'il y a quelques années encore il était recommandé de voyager en Judée et en Samarie en voiture blindée ou du moins dans une voiture dotée de vitres résistantes aux jets de pierres, aujourd'hui l'on peut se déplacer librement, dans une voiture normale, partout dans nos régions et ce aussi bien de jour que de nuit. Il ne faut pas se faire d'illusions, ce nouvel état de choses est exclusivement dû au fait que l'armée est présente à chaque instant aussi bien à Hébron, qu'à Shekhem (Nablouse) et à Ramallah.
Les conséquences directes de cette nouvelle réalité se mesurent avant tout dans l'augmentation de la population résultant aussi bien de l'essor naturel des familles que de l'installation de jeunes couples venus d'un peu partout en Israël. D'ailleurs, j'ai récemment commandé un sondage sur la manière dont les habitants de ma région qualifient leur vie. Celui-ci a été effectué auprès de notre population âgée de plus de 18 ans. Les questions portaient sur le sentiment sécuritaire, la qualité de la vie, l'éducation, la culture, la propreté, etc. Plus de 90% se sont dits fiers d'habiter dans notre région et pratiquement 88% comptent y passer le restant de leurs jours et estiment que leur descendance en fera de même. Il faut savoir que 40% de ma population n'est pas religieuse du tout. Il est donc très important que la majorité de nos administrés pensent que Har Hévron a un avenir et qu'ils peuvent y bâtir le leur. Cela étant dit, il faut savoir que notre population est relativement jeune, puisque 50% des habitants ont moins de 18 ans et que la moyenne d'âge de l'autre tranche de la population se situe entre 18 et 40 ans. Les «vieux» ont en moyenne 52 ans !
Un autre aspect de notre région qui s'est énormément développé au cours des dernières années est le tourisme. Des lieux comme Soussyah, par exemple, que nous faisons revivre au moment des fêtes, où des milliers de personnes se retrouvent pour participer aux diverses activités. Rappelons que Soussyah se trouve dans le sud de la Judée, dans une région peuplée à l'Époque byzantine presque exclusivement de Juifs. Les fouilles ont révélé une superbe ville juive aux maisons ornées de mezouzoth, aux portes et cadres de fenêtres richement décorés de motifs juifs. On a également découvert un certain nombre de bains rituels ainsi qu'une très grande synagogue qui dominait la ville. Cette dernière a été construite au IVe siècle de notre ère et utilisée au moins jusqu'au IXe siècle. Au cours des années, elle a été régulièrement réparée et transformée. Parallèlement, une véritable ville souterraine a été découverte, vraisemblablement bâtie ainsi en raison des grandes chaleurs d'été en Judée. Il y a bien entendu les tombeaux des Patriarches, qui attirent toujours beaucoup de monde ainsi qu'un certain nombre d'autres lieux historiques à caractère religieux ou non.

Quels sont les jeunes Israéliens qui viennent s'installer dans votre région ?

Nous recevons des gens de toutes les tendances religieuses. La plupart sont des Israéliens, mais nous avons aussi des nouveaux immigrants, bien qu'il s'agisse là d'un groupe marginal. En raison de l'emplacement géographique de Har Hévron, de nombreux jeunes professionnels viennent y vivre. En effet, Beer Sheva n'est pas loin, les industries de la mer Morte sont facilement atteignables, et de nombreux jeunes sont également dans le domaine pédagogique, car nous comptons de nombreux établissements éducatifs dans la région (yéshivoth, académies prémilitaires, instituts pour jeunes filles, etc.). Je dirai qu'aujourd'hui, environ 50% de la population active travaillent dans les environs. De plus, nous avons une grande activité agricole, dont un fameux vignoble, Yatir, dont les bouteilles garnissent les plus belles tables tant en Israël qu'à travers le monde.

Tout cela semble bien beau, mais quelles sont vos préoccupations majeures ?

Comme partout en Judée-Samarie, nous souffrons du fait que pendant des années, nous n'avons pas obtenu de permis de construire. Il faut aussi savoir que si la législature Olmert était particulièrement sévère à cet égard, les dernières années de l'administration Sharon n'étaient pas bien meilleures. Notre population grandit de façon naturelle, sans parler des demandes importantes d'installations auxquelles nous ne pouvons pas faire face. Une partie des expulsés de Goush Katif se sont relogés chez nous. J'espère que maintenant que le camp nationaliste a remporté les élections et que nous disposons d'un gouvernement, d'une coalition et d'une Knesset majoritairement de droite, les choses vont changer et que nous allons pouvoir continuer à nous développer sans trop d'entraves politiques ou administratives.

Quelle est la situation dans Hébron même ?

Autour des tombeaux des Patriarches se trouvent quatre centres d'habitation où vivent quelques familles et une yéshivah qui compte 300 étudiants. Les conditions de vie ne sont pas faciles et en fait, il s'agit d'une population qui ne s'agrandit pratiquement que grâce à son essor naturel. Il faut bien comprendre l'absurdité de cette situation. Nous sommes là en présence du deuxième lieu saint du judaïsme vers lequel nous sommes retournés après deux mille ans d'absence. C'est pour s'établir à cet endroit que des Juifs israéliens rencontrent le plus de difficultés. N'oublions pas que les personnes qui vivent au c?ur même d'Hébron n'ont pas choisi de s'y installer parce que nos patriarches y sont enterrés, mais parce qu'ils y ont vécu ! Cette réalité est valable pour l'ensemble de la présence juive en Judée et en Samarie. A ce sujet, je rappellerai qu'à travers toute l'histoire (sauf de 1948-1967), chaque fois que le peuple juif avait le pouvoir sur les terres d'Israël, aussi bien la Judée que la Samarie étaient fortement peuplées, et ceci n'a jamais été remis en question. De plus, le fait est que depuis que nous avons été expulsés du pays il y a deux mille ans, il n'y a jamais eu d'administration arabe sur nos terres.

Comment voyez-vous l'évolution de la société arabe dans votre région ?

Tout le monde a vu ce qui s'est passé à Gaza et avec quelle rapidité le Hamas a gagné le pouvoir. Dans notre région, les mosquées se multiplient et aujourd'hui, le fait est qu'Hébron est la capitale du Hamas en Judée-Samarie. Il y a de plus en plus de gens pratiquants et même une Madrasa (académie religieuse islamique). Je pense que le potentiel d'actes terroristes en provenance d'Hébron est très sérieux. Cela étant dit, tant que la responsabilité sécuritaire restera entre les mains d'Israël, c'est-à-dire tant que l'armée entreprendra des actions préventives toutes les nuits partout en Judée-Samarie, les risques d'une reprise systématique du terrorisme resteront très limités. Il faut bien comprendre qu'il ne s'agit pas que de la protection des habitants de nos régions, mais de l'ensemble de la population israélienne.

Comment voyez-vous l'avenir de votre région ?

Si nous ne sommes pas confrontés à trop d'obstacles politiques ou administratifs, je pense que raisonnablement notre population devrait augmenter de 30% dans les 5 ans à venir. Mais j'espère que nous pourrons faire mieux ! Nous sommes en présence d'une population forte, jeune et déterminée à laquelle personne ne peut interdire de s'agrandir et qui se trouve, comme je vous l'ai dit, solidement installée à une demi-heure de distance des grands centres vitaux du pays, Jérusalem, Tel-Aviv, Beer Sheva, etc.
Il est vrai que nous sommes une minorité, mais une minorité déterminée, florissante et qui fait la différence. C'est dans cet esprit que nos pères ont fait renaître l'État juif et c'est avec notre mentalité de pionniers que nous bâtissons l'avenir.


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