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Sommaire Interview Printemps 2006 - Pessah 5766

Éditorial
    • Éditorial - Avril 2006 [pdf]

Pessah 5766
    • Liberté et Responsabilité [pdf]

Politique
    • Mirages de l\'unilatéralisme [pdf]

Interview
    • La situation sécuritaire [pdf]
    • Courage et Détermination [pdf]
    • Judaïsme et excellence [pdf]

Judée-Samarie
    • Honte et Espoir [pdf]

Analyse
    • Renaissance du califat ? [pdf]
    • Multiculturalisme et Antisémitisme [pdf]
    • Trop tard ? [pdf]

Reportage
    • Naissance à Jérusalem [pdf]

Recherche scientifique
    • Piquer sans aiguille [pdf]
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Art et Culture
    • Le Musée Menahem Begin [pdf]
    • Montparnasse déporté [pdf]

Espagne
    • Jérusalem et Madrid 1986 - 2006 [pdf]
    • Comunidades Judias de España [pdf]
    • Paella cachère ! [pdf]
    • Juif et Basque [pdf]
    • Les Juifs et la littérature contemporaine [pdf]
    • Esther Bendhan [pdf]
    • Museo Sefardi [pdf]

Éthique et Judaïsme
    • Dura Lex - Sed Lex [pdf]

La mémoire courte
    • Les événements du mois d'avril [pdf]

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Judaïsme et excellence

Le professeur Robert J. Aumann. (Photo: Bethsabée Süssmann)

Par Roland S. Süssmann

«Loué sois-tu Éternel notre D', Roi de l'Univers, qui est bon et qui fait le bien ! C'est cette bénédiction que nous récitons après avoir goûté un excellent vin. Depuis des années, nous participons à la dégustation de nombreux grands vins: celui de la recherche scientifique, celui de l'étude et de l'enseignement, celui de la préservation et finalement celui de l'avancement du savoir. Nous contribuons à l'entreprise humaine en élevant des familles fabuleuses. Pour ma part, j'ai concrétisé un rêve vieux de 2000 ans - celui du retour de mon peuple à Jérusalem, dans sa patrie.» C'est en ces termes que le professeur ROBERT J. AUMANN a commencé son discours d'acceptation et de remerciements au banquet officiel du Prix Nobel qui s'est tenu à Stockholm le 10 décembre 2005 et qui, en raison de la personnalité du récipiendaire, était constitué d'un repas et de vins strictement cachers.
Ce soir-là, lorsque le Professeur Robert J. Aumann a reçu devant les caméras des télévisions du monde entier la médaille et le diplôme du Prix Nobel d'Économie de la main du roi Carl Gustav XVI de Suède, nous avons vécu un moment puissant, émouvant, intense et surtout très significatif. Le fait qu'un Juif pratiquant soit couronné par la plus haute distinction du monde pour l'excellence de son travail constitue la preuve que l'harmonie entre une vie juive vécue de manière profondément religieuse et la recherche scientifique est non seulement possible, mais également une source de succès. Pour la petite histoire, il est intéressant de noter que le professeur Aumann est venu à Stockholm avec toute sa famille, sa nouvelle épouse, ses cinq enfants et leurs épouses, la veuve de son fils Shlomo tombé pendant la guerre du Liban, ses dix-neuf petits-enfants et ses deux arrière-petits-enfants. La cérémonie de remise du prix ayant lieu immédiatement à l'issue du Shabbat, toute la délégation israélienne s'était installée dans un petit hôtel situé à 200 mètres de l'endroit où la remise avait lieu. Le professeur et son entourage ont ainsi pu se changer rapidement à l'issue du Shabbat et prendre place dans la salle de cérémonie 90 secondes avant l'arrivée du roi et la fermeture des portes.
Lorsque l'on tape le nom du professeur Robert J. Aumann sur Google, l'on reçoit l'information qu'il existe 30'800 citations à son sujet sur Internet. Son immense activité et la liste énorme de ses publications et communications ne peuvent donc pas être résumées en quelques lignes. Toutefois, il faut savoir que Robert Aumann est né le 8 juin 1930 à Francfort et que ses parents ont pu partir en 1938 aux États-Unis. En 1950, il a obtenu son B.S. en mathématiques au City College de New York, puis son Ph.D. en 1955 au Massachusetts Institute of Technology (M.I.T) et fait son travail de post-doctorat à l'Université Princeton. En 1956, il a décidé de s'installer en Israël et a obtenu un poste dans le Département des mathématiques de l'Université Hébraïque, où il déploie toute son activité depuis 50 ans. En 1968, il a été nommé professeur et en 2000, professeur émérite. Il est l'un des co-fondateurs du «Center for Rationality» de l'Université Hébraïque de Jérusalem. Il est le quatrième récipiendaire israélien du Prix Nobel en quatre ans après Daniel Kahaneman (Économie) en 2002 et Aaron Ciechanover et Avram Hershko (Chimie) en 2004.
Par conséquent, aujourd'hui nous pouvons déjà dire que, «comme d'habitude», l'attribution de la plus prestigieuse distinction au monde à un scientifique israélien nous emplit de joie et de fierté. Néanmoins, cette fois-ci, celle-ci a une dimension supplémentaire puisqu'elle a été attribuée à un Juif orthodoxe. Afin de savoir dans quel esprit le professeur Robert J. Aumann a reçu son prix, nous avons été à sa rencontre dans son minuscule bureau de l'Université Hébraïque de Jérusalem.

Pensez-vous que le fait d'avoir obtenu le Prix Nobel constitue une source d'encouragement pour que la jeunesse pratiquante se lance dans des carrières scientifiques en général et à la recherche de l'excellence en particulier ?

J'ai démontré qu'il est possible de faire du bon travail dans n'importe quel domaine tout en vivant une vie en accord parfait avec les prescriptions et les valeurs de la Torah. Si j'ai ainsi apporté ma contribution à l'inspiration de notre jeunesse, j'en suis ravi.

Parlons de votre travail et de vos recherches dites de la «théorie des jeux», qui peuvent se résumer à l'étude des situations dans lesquelles des individus interagissent et où chaque personne a un but différent. Chacun tente donc de réaliser ce qu'il y a de mieux pour lui-même. Il s'agit de déterminer ce qui doit être entrepris pour réussir. Comment votre théorie s'applique-t-elle au conflit arabo-israélien ?

L'un des éléments essentiels de mes théories réside dans le fait de dire que la guerre et les conflits ont un point commun avec le cancer. Il faut d'abord en comprendre les causes avant de tenter de les guérir. La guerre est un mal aussi vieux et constant que le monde, et les sociétés vivent avec ces calamités depuis des millénaires Or curieusement, tout est fait pour résoudre les conflits, mais bien peu de choses ont été entreprises pour en découvrir les sources. L'analyse des éléments psychologiques et les études de motivations qui entrent en jeu pour qu'une guerre soit déclenchée sont pratiquement ignorées. Par conséquent, toutes les recherches de solutions, les «processus de paix» et les traités de toutes sortes resteront, à moyen ou à long terme lettre morte, car ils ne s'attaquent pas à la racine des problèmes.
Chez nous, la base du conflit est bien entendu entre Juifs et Arabes. Toutefois, il existe de nombreuses divergences de vues dans nos rangs quant à la manière de conduire ce combat. Je pense que la plus grande raison de la détérioration progressive de la situation actuelle est due à une perte de direction d'une bonne partie de la population. Malheureusement, en Israël, nombreux sont ceux qui ne savent plus aujourd'hui pourquoi ils habitent ici. Ils ne comprennent pas ce que signifie leur présence en ces lieux ni les raisons pour lesquelles ils doivent subir tous les problèmes et vivre avec toutes les complications qu'implique la vie en Israël, à commencer par la violence et la mort. Je peux très bien comprendre cette difficulté pour quelqu'un qui n'est pas lié d'une manière ou d'une autre à la tradition juive. D'une certaine façon, un grand nombre de personnes qui vivent en Israël ont encore un lien avec le judaïsme, même si elles ne sont pas pratiquantes. Mais au cours des dernières générations, nombreux sont ceux qui, se réclamant exclusivement du sionisme laïc, ont perdu la relation avec le judaïsme. Il faut savoir que les fondateurs de ce type de sionisme, comme Ben Gurion, étaient profondément associés à la tradition juive, ce qui aujourd'hui est malheureusement perdu. Cette perte de contact avec les valeurs du judaïsme qui, à mon avis, ne peut être maintenu que par le biais de la pratique religieuse, implique inévitablement une perte de motivation par rapport au pays. Ceci est un problème très grave, car il en découle une certaine fatigue face au combat quotidien qu'il faut mener pour vivre ici et conduit à la recherche de solutions faciles et immédiates. Par exemple, dans l'illusion d'apaiser les Arabes, les Juifs ont été expulsés de leurs foyers à Goush Katif, ce qui était immoral et brutal, et demain, d'autres seront évacués de leurs maisons en Judée et en Samarie. La prochaine étape inévitable sera de chasser les Juifs de la partie orientale de Jérusalem, avant de passer à la section occidentale de la ville. Les Arabes ne sont pas dupes et savent exactement ce qui se passe à ce sujet dans la société israélienne. Savez-vous qu'aujourd'hui, des organisateurs arabes amènent par bus des touristes non-juifs à Jérusalem-Ouest où, selon leurs dires, leurs parents vivaient avant 1948, pour montrer où ils comptent s'installer après le départ des Juifs.? La prochaine étape sera inévitablement une pression interne pour qu'Israël accepte le retour des réfugiés arabes et à l'issue d'une négociation, un type de compromis sera trouvé au terme duquel il n'y aura «que», par exemple, six cent mille Arabes qui auront le droit de venir s'installer en Israël au lieu d'un million. Je pense que si nous persistons dans cette direction que nous avons amorcée aujourd'hui, l'existence même de l'État sera sur la sellette. Il faut savoir qu'en acceptant de faire des concessions, les personnes ayant perdu leur motivation pensent aider à établir la paix et la stabilité, or c'est la guerre et la violence qu'elles invitent. A travers toute l'histoire, nous avons vu que le fait de céder provoque la pression, ce qui en définitive n'est qu'une conduite rationnelle. J'en reviens à ce que je vous disais: le fait qu'un grand nombre de citoyens soit totalement déconnecté de nos traditions signifie qu'ils vivent en Israël parce qu'il s'agit de leur patrie, ils estiment, certes à tort, qu'en faisant des «gestes» vis-à-vis des Arabes, ceux-ci seront mieux disposés à notre égard et qu'en définitive, ils nous laisseront vivre tranquillement. Or c'est exactement le contraire qui est vrai. Toutefois, c'est parce que de nombreuses personnes sont déconnectées de leurs racines et de leurs traditions que ce genre de processus a finalement pu s'installer.

Cette situation s'est matérialisée assez rapidement. Comment l'expliquez-vous ?

Cela a malgré tout pris trois ou quatre générations. Les choses se détériorent très vite et aujourd'hui, nous avons les conséquences directes du manque d'intérêt dont a fait preuve toute une génération de sionistes laïcs qui se sont désintéressés du judaïsme. Ils voulaient créer le nouveau juif, le «homo israelinus» - un genre de personne n'ayant rien en commun avec le Juif de la Diaspora et des ghettos. Bref, un Juif sans Torah. Leurs petits ou arrière-petits-enfants ne vont à l'armée que de manière récalcitrante - lorsqu'ils y vont - et font tout pour éviter les unités de combat. D'ailleurs, celles-ci sont aujourd'hui de plus en plus constituées de jeunes issus de familles appartenant au camp national-religieux. Il faut bien comprendre qu'en Israël, la situation est bien différente de celle de la Diaspora. Là-bas, si quelqu'un décide de quitter sa religion, il peut le faire et progressivement s'assimiler totalement dans la société du pays dans lequel il vit. En l'espace de moins de deux générations, ses enfants peuvent ne plus se souvenir de leurs origines juives. Ici, en raison du confinement géographique, la population vit dans une société qui, dans sa majorité, est simplement juive. Il existe bien des mariages intercommunautaires, mais cela reste un phénomène très marginal. Il n'y a donc aucun moyen de vivre en Israël et de s'exclure volontairement de toute la réalité juive et israélienne. Nous sommes face à un groupe grandissant de personnes qui ne sont pas des adeptes convaincus et à qui l'on demande d'être les ardents défenseurs d'une cause qui, d'une certaine manière, leur est étrangère. Par conséquent, l'une des causes fondamentales du conflit réside dans le fait qu'en raison de l'abandon de la pratique religieuse et de nos traditions, nous avons perdu notre lien avec la terre d'Israël et ne sommes donc plus persuadés de nos droits sur ces terres.

Dites-vous que tous les adeptes du sionisme laïc ont oublié les raisons fondamentales de leur présence sur les terres juives d'Israël ?

Non, car je connais de nombreuses personnes vivant selon cette conception du sionisme, qui sont d'excellents citoyens, très dévoués à l'État et à la nation. Mais parallèlement, je constate qu'un grand nombre de personnes ne savent pas pourquoi elles vivent ici, elles ont perdu leurs repères mais veulent rester, car c'est en Israël qu'elles ont leurs foyers et leurs familles. Par conséquent, elles se complaisent dans la recherche de solutions immédiates en disant ces deux phrases que l'on entend de plus en plus souvent dans les conversations: «il faut faire quelque chose» et «cela ne peut pas continuer ainsi». La deuxième citation signifie clairement que l'on abandonne le combat. Or tout ceci n'est pas vrai et le fait est que nous pouvons «continuer ainsi». Il est primordial que nous fassions passer ce message aux Arabes. Il faut qu'ils comprennent que nous sommes profondément engagés dans le combat pour continuer notre vie en Israël et que, s'ils souhaitent poursuivre le conflit pour une autre centaine d'année, nous sommes prêts à les affronter tout en développant le pays tant au niveau national qu'individuel. Lorsqu'ils auront compris cela, la situation changera. Malheureusement, une grande partie de notre population n'est pas convaincue par ce message ni disposée à se battre pour les cent ans à venir. Bien évidemment, les Arabes s'en rendent compte et se sentent invités à faire monter la pression et les enchères contre nous. Ils savent que nous voulons la paix et n'importe quel genre de paix à tout prix. Par conséquent, ils exigent tout et n'importe quoi.

Tout ce que vous nous dites est corroboré par les faits, notamment depuis Oslo. Nous avons vu que la faiblesse juive a été une source d'encouragement pour le terrorisme arabe, combien de vies elle a coûté et de quelle manière elle a poussé la témérité politique des Arabes. Or le leadership politique israélien, s'il n'est pas convaincu par ce que vous dites, ne peut pas nier les faits ni cette réalité. Comment expliquez-vous que tout le discours politique actuel se résume à une enchère de concessions à faire aux Arabes ?

J'en reviens à ce que je vous ai dit précédemment. Deux leitmotivs dirigent aujourd'hui l'action politique: «il faut faire quelque chose» et «cela ne peut pas continuer ainsi». Les politiciens se basent sur des enquêtes démontrant que ceci correspond au désir de la majorité de la population et qu'en agissant de la sorte, ils ont de meilleures chances d'être élus. Mais il est possible, et je l'espère, que ces sondages, qui vont tous dans la même direction, soient faux. Nous sommes face à de nouvelles élections dont les résultats seront très significatifs. Soit ils encourageront cette recherche de solutions faciles, soit ils la rejetteront. Cela signifierait alors que l'expulsion des Juifs de Goush Katif où, je dois le rappeler, le gouvernement d'Israël s'est inscrit dans la tradition des gouvernements européens qui, depuis des siècles, ont expulsé des Juifs de leurs foyers, est considérée par la population comme une grave erreur et qu'elle ne souhaite pas continuer dans cette voie. Voyez-vous, il existe des périodes dans l'histoire d'une nation où l'on entreprend des actions totalement irrationnelles où, soudainement, au moment du réveil, chacun prend sa tête entre les mains et dit: «comment avons-nous pu faire cela ?». Mais il est trop tard. Actuellement, nous vivons dans une telle phase d'irrationalité et j'espère que nous allons nous réveiller rapidement.

Dans ces conditions, comment voyez-vous l'avenir ?

Dans l'ensemble, je ne suis pas très optimiste, je dirai même que les choses se présentent mal. Si toutefois les politiciens qui promeuvent la recherche de solutions faciles sont élus et de plus avec une large majorité, ils sauront qu'ils agissent avec le soutient total de la plus grande partie de la population. Ceci sera extrêmement néfaste pour l'avenir du pays.

Combien de Juifs doivent encore mourir dans des actes de terrorisme pour que cette tendance soit inversée ?

Je crains qu'il n'y ait pas grand chose à faire. Mais je peux imaginer qu'un grand nombre de personnes pourrait envisager de quitter le pays.

Avec l'antisémitisme grandissant partout à travers le monde, où voulez-vous qu'elles aillent ?

Nous sommes à la veille de Pessah et le soir du Séder, dans la Haggadah, nous récitons année après année le texte de «Ve-hi Sheamdah» disant: «C'est cela qui nous a soutenus, nos pères et nous. Car ce n'est pas un seul ennemi qui s'est dressé contre nous pour nous exterminer: à chaque génération, on tente de nous anéantir, mais l'Éternel, béni soit-Il, nous préserve et nous sauve de leurs mains». Tout le monde pose la question de savoir ce que signifie ce terme «c'est cela» et à quoi il se réfère. Il y a de nombreuses explications, mais je crois que la véritable réponse à cette question se trouve tout simplement dans la suite du texte où nous disons: «ce n'est pas un seul ennemi, etc.». En d'autres termes, c'est la menace de destruction qui nous guette qui nous sauve. Je pense que, d'une certaine manière, notre survie dépend d'une part du renforcement de nos liens avec la tradition juive et, d'autre part, de l'esprit du texte que je viens de citer. J'espère que la fête de Pessah que nous allons célébrer cette année nous permettra de trouver une nouvelle source de courage et que nous sommes à l'aube d'un développement positif pour Israël et le peuple juif. Il est vrai que je suis plein d'espoir, mais malheureusement la réalité n'engage pas à l'optimisme. Je pense que le seul moyen de réussir est de donner l'exemple. J'y participe en vivant en tant que Juif pratiquant et en faisant mon travail du mieux que mes capacités me le permettent. et ce depuis 75 ans.

Malgré ses déclarations quelque peu pessimistes, le professeur Aumann dégage un optimisme souriant. Il ne fait aucun doute que l'attribution du Prix Nobel constitue certainement une source d'encouragement pour chacun d'entre nous. N'oublions pas que le fameux soir du 10 décembre 2005, à l'issue du Shabbat, lorsque le professeur Robert J. Aumann a reçu son Prix Nobel muni de sa kipah blanche, nous avons vécu l'un de ces trop rares et brefs instants d'intense fierté juive. A ce moment-là, le professeur a vécu, de la manière la plus magnifique, la concrétisation de son rêve: «vivre en tant que Juif pratiquant en faisant son travail du mieux possible».


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