News Numéro courant Sondage: résultats Recherche Archives Deutsch English Русский עברית Español


Sommaire Interview Printemps 2006 - Pessah 5766

Éditorial
    • Éditorial - Avril 2006 [pdf]

Pessah 5766
    • Liberté et Responsabilité [pdf]

Politique
    • Mirages de l\'unilatéralisme [pdf]

Interview
    • La situation sécuritaire [pdf]
    • Courage et Détermination [pdf]
    • Judaïsme et excellence [pdf]

Judée-Samarie
    • Honte et Espoir [pdf]

Analyse
    • Renaissance du califat ? [pdf]
    • Multiculturalisme et Antisémitisme [pdf]
    • Trop tard ? [pdf]

Reportage
    • Naissance à Jérusalem [pdf]

Recherche scientifique
    • Piquer sans aiguille [pdf]
    • Traces suspectes [pdf]

Art et Culture
    • Le Musée Menahem Begin [pdf]
    • Montparnasse déporté [pdf]

Espagne
    • Jérusalem et Madrid 1986 - 2006 [pdf]
    • Comunidades Judias de España [pdf]
    • Paella cachère ! [pdf]
    • Juif et Basque [pdf]
    • Les Juifs et la littérature contemporaine [pdf]
    • Esther Bendhan [pdf]
    • Museo Sefardi [pdf]

Éthique et Judaïsme
    • Dura Lex - Sed Lex [pdf]

La mémoire courte
    • Les événements du mois d'avril [pdf]

Envoyer par e-mail...
Courage et Détermination

Zeev Chever. (Photo: Bethsabée Süssmann)

Par Roland S. Süssmann

Six mois après l'expulsion forcée de milliers d'Israéliens de leurs foyers sur les terres juives de Gaza, nous avons réussi à obtenir une entrevue avec l'un des plus importants dirigeants du mouvement de peuplement de la Judée, de la Samarie et de Gaza, ZEEV CHEVER, connu en Israël sous le sobriquet de «Zambich». Depuis plus de 20 ans, c'est lui qui organise et supervise tout le programme de constructions des habitations en Judée, en Samarie et à Goush Katif. Il a ainsi participé directement à l'installation de plus de 250'000 Juifs à travers l'ensemble de ces régions. Toutes ces opérations se font dans le cadre d'une société du nom de Amana, dont l'activité réside dans le développement des habitations et des routes de Judée et de Samarie.
«Zambich» fait partie de ce type d'hommes qui préfère l'action à la parole. Il n'a pas d'activité politique, il construit et développe des agglomérations juives, bref il édifie des faits sur le terrain. Discret et efficace, il ne donne jamais d'interviews (sauf une fois dans Shalom Vol. 29 et à une autre occasion au quotidien Haaretz), car il travaille d'arrache-pied à sa mission, celle de peupler le plus rapidement possible les terres d'Israël. L'expérience traumatisante de la destruction de Goush Katif lui a confirmé ce qu'il savait déjà: les faits qu'il établit sur le terrain ne peuvent être inversés que par l'application d'une politique israélienne de faiblesse. Il est donc contraint de multiplier rapidement le nombre d'habitations juives, partout en Judée et en Samarie, en attendant de pouvoir reconstruire Goush Katif. Il sait qu'il est talonné de près par un processus politique destructeur mû par l'illusion que l'abandon de terres d'Israël aux Arabes permettra l'instauration d'une paix négociée et éternelle.

Il y a six mois, le monde entier a été témoin de l'expulsion des Juifs de Gaza, de la destruction de leurs maisons par les bulldozers de l'armée israélienne et de la mise à feu des synagogues par les Arabes. Votre travail de construction et de développement de nombreuses années a été ainsi réduit en poussière en un clin d'?il. Avez-vous récupéré du choc et comment évaluez-vous la situation actuelle ?

Comme dans tout processus de deuil brutal, nous sommes encore et toujours frappés par ce qui est arrivé, nous ne nous sommes pas encore totalement remis de ce traumatisme, mais nous avons retrouvé nos esprits et sommes en train de nous réorganiser. Il faut bien comprendre que ce qui s'est passé à Goush Katif va bien au-delà de la simple destruction de maisons et de vies individuelles: Ariel Sharon a démoli tout le consensus politique en vigueur en Israël depuis plus de trente ans. Pratiquement depuis l'arrivée au pouvoir de Menahem Begin, il existait dans la classe politique israélienne et au sein d'une large partie de la Knesset, un très grand soutien pour l'entreprise de peuplement de la Judée, de la Samarie et de Gaza. Politiquement, nous sommes donc dans une nouvelle situation très dangereuse, qui découle du précédent créé par ce que l'on appelle le désengagement. Actuellement, nous réunissons nos forces et étudions les différentes actions à mener afin que la destruction de Goush Katif et de trois agglomérations au nord de la Samarie reste un acte isolé et que ce genre de calamité ne se produise plus jamais en Israël. Il faut bien comprendre que la destruction de notre base politique et les démolitions du Goush Katif ne se sont pas faites en un jour. Il s'agit de l'aboutissement d'une politique mise en place progressivement, qu'il était impossible de stopper. Aujourd'hui, nous n'avons pas le temps de nous lamenter sur le passé. Nous sommes face à un nouveau défi. En effet, la population israélienne a vu que l'on pouvait nous expulser et commettre à notre égard des actes d'une violence inouïe, sans que le pays ni la vie quotidienne n'en soient affectés. La première chose que nous devons faire est de changer cet état d'esprit et de reconquérir le soutien du public, qui sera inévitablement suivi de celui des députés à la Knesset. Ce n'est pas facile, mais réalisable. Donc, en plus des efforts financiers, physiques et personnels de chaque instant, nous devons aujourd'hui nous atteler à cette nouvelle tâche. Nous n'avons pas les moyens de perdre définitivement le soutien du public, car cette perte donnerait la légitimité au nouveau gouvernement israélien de poursuivre son action de destruction du mouvement de peuplement de la Judée-Samarie.

L'un des éléments majeurs de la plateforme de Kadima réside justement dans la volonté de démolir plus d'agglomérations juives, d'expulser plus de Juifs de leurs foyers, bref d'entreprendre plus de retraits unilatéraux. Qu'allez-vous faire si une telle politique est effectivement mise en application ?

Il est bien connu que pendant les campagnes électorales, les partis et les politiciens ont toujours tendance à se présenter sous leur meilleur jour et à faire des promesses qu'ils ne se sentent pas obligés de tenir au lendemain des élections. Dans le cas présent, nous avons l'avantage de savoir dès aujourd'hui à qui nous avons à faire et ce qui nous attend. Nous pouvons donc nous préparer à combattre ces projets.

A Goush Katif, vous avez tout mis en ?uvre afin d'éviter une effusion de sang. A Amona, la police d'Olmert est intervenue avec une violence inouïe, au point qu'une commission d'enquête a été établie par la Knesset. Aujourd'hui, vous connaissez donc le tarif qui sera appliqué si vous vous opposez pacifiquement aux expulsions. Lorsque vous parlez de «combattre» ces démarches, pensez-vous en arriver à des actes de violence ?

Je n'ai jamais pensé que la violence constituait une forme de solution. Si par malheur, la population d'Israël et la Knesset devaient adopter un plan de retrait unilatéral en Judée et en Samarie impliquant à nouveau l'expulsion des habitants, nous le combattrons par des moyens pacifiques, la désobéissance civile, des manifestations, etc., mais nous ne nous lancerons pas dans une guerre civile et n'entreprendrons pas d'actes de violence contre l'armée d'Israël.

Vous nous avez parlé du choc que vous avez vécu. Quelle est la position actuelle de la jeunesse ? Existe-t-il une tendance à l'abandon du combat pour la cause ou, bien au contraire, avez-vous constaté une augmentation de la motivation et de la détermination dans le but d'accroître la population de la Judée et de la Samarie ?

Comme dans toute société qui a vécu un traumatisme, nous sommes en plein débat et nous entendons toutes sortes de réflexions, qui vont de l'idée de préconiser la violence à celle de se soumettre sans combattre. Je ne vous cacherai pas qu'une partie de notre jeunesse a été très perturbée par ce qui s'est passé, qu'une autre est anéantie et qu'une troisième se relève de ses plaies dans un esprit plus combatif. L'un de nos devoirs de dirigeants réside dans la capacité de montrer le bon chemin. J'entends par là que nous devons agir de manière ferme et déterminée, sans nous laisser aller à l'idée même de la violence et bien entendu sans nous adonner au défaitisme. Ce n'est pas très facile car le temps presse, et il n'est pas exclu qu'au cours des mois qui suivent les élections, des décisions néfastes soient prises. De plus, nous ne travaillons pas à court terme. Nous devons tout mettre en ?uvre afin de pouvoir continuer notre action de construction et de développement qui comporte une planification à long terme, tant en ce qui concerne le bâtiment que l'augmentation de la population, le développement du réseau routier et des industries dans nos régions.

Dans ces conditions, comment voyez-vous l'avenir ?

Il faut faire une distinction entre ce que nous entendons dans les médias et ce qui se passe sur le terrain. Nous savons que dans l'ensemble, la presse nous est hostile. Pour ma part, j'ai de nombreux contacts directs avec toutes les couches et toutes les tendances de la population et je suis heureux de constater que nous sommes bien plus appréciés qu'il n'y paraît lorsqu'on lit les journaux. Nous sommes donc mis au défi de transformer ce capital de sympathie en des actes de soutien concrets. Il est vrai que jusqu'à présent, nous n'avons pas fait suffisamment d'efforts dans cette direction. Ceci est avant tout dû au fait que notre priorité réside dans le développement de la construction. Nous avions aussi l'illusion de croire que les faits sur le terrain parlaient pour eux-mêmes et qu'il n'était pas nécessaire d'y rajouter un effort de persuasion. Je me souviens qu'au début de notre activité, nous disions: «lorsqu'il y aura 50'000 habitants en Judée-Samarie-Gaza, tout le monde aura compris le message et notre combat sera gagné». Mais nous avons vite appris que tel n'était pas le cas, ni lorsque nous étions 50'000, ni lorsque nous avons passé le cap des 100'000 habitants et encore moins lorsque nous étions 200'000. Aujourd'hui, alors que nous avons dépassé le quart de million, nous nous rendons compte que notre travail de persuasion ne fait que commencer. Comme je vous l'ai dit, nous disposons d'un certain capital de sympathie, mais j'entends souvent dire: «nous avons beaucoup d'amitié pour vous, mais les réalités de la vie, de la politique et sur le terrain ne nous permettent pas de vous soutenir. Devenez réalistes !». Réalistes, nous le sommes depuis de nombreuses années, et nous savons que la situation sécuritaire de tout le pays ne peut être renforcée que par une importante présence juive partout en Judée et en Samarie, y compris dans la vallée du Jourdain. Il est donc de notre devoir de savoir faire passer le message de manière à ce qu'il soit compris, admis et soutenu politiquement, financièrement et intellectuellement.
Quant à l'avenir, nous estimons qu'une augmentation raisonnable de la population se situe autour de 6% par an, notre but étant de passer à un demi-million dans les quinze ans à venir. Il faut bien comprendre qu'aujourd'hui comme hier, bien que nous ayons subi un coup terrible, nous ne sommes pas du tout défaitistes, nous ne pensons pas être au début d'un processus de désintégration et ce malgré tout ce qui s'est passé à Goush Katif. Aujourd'hui plus que jamais, nous mettons tout en ?uvre pour continuer à grandir, à bénéficier d'un essor important et à transformer notre défaite d'hier en un succès de demain. Notre capacité de travail et notre détermination n'ont en rien été entamés.

Récemment, nous avons visité les réfugiés juifs de l'intérieur, soit les expulsés de Goush Katif. Nous avons pu constater que l'aide gouvernementale dont ils bénéficient est sommes toutes assez limitée. Votre organisation leur vient-elle en aide ?

Nous leur apportons notre concours en ce qui concerne leur réinstallation et la construction de nouveaux foyers. Nous les avons aidés à établir Ihr-Ha-Emounah et sommes aux côtés des anciens habitants d'Atzmona pour la construction de Shomriyah. Nous agissons de même pour les personnes en provenance du Moshav Katif, de Tel Katifa, de Kfar Darom etc., communautés qui ont décidé de rester unies et de reconstruire leurs vies ensemble dans un nouvel endroit en Israël. Je ne voudrais pas donner l'impression que le leadership de ces lieux ne sait pas quoi faire, mais il est dans une situation difficile et un coup de main ou un simple conseil ne peuvent pas faire de mal. A ce jour, 150 familles sont encore confinées dans des chambres d'hôtel et ce huit mois après leur expulsion. La bonne nouvelle est qu'une ancienne communauté de Goush Katif, le village de Shirat Hayam, qui compte 60 familles, va s'installer au nord de la vallée du Jourdain, et qu'une partie de Netzarim, soit une trentaine de familles, va s'établir à Ariel. A cela s'ajoute un bon nombre de familles qui ont décidé individuellement d'aller vivre quelque part en Judée, en Samarie et même sur le Golan.

Depuis plus de deux ans, Israël s'attèle à la construction de la barrière de sécurité. Or celle-ci passe pile par la Judée et la Samarie, en fait aux abords des frontières de 1967. Selon vous, quel sera le sort des agglomérations qui se retrouveront de l'autre côté de la barrière ?

La majorité des villes et villages juifs de nos régions sont situés à l'est de la barrière, contrairement à ce qui avait été annoncé au début de cette entreprise où tout le monde déclarait qu'il n'y aurait que trois ou quatre petits villages qui seraient touchés. Il faut bien comprendre que pendant des années, Ariel Sharon était opposé à la construction de cette barrière. Il répétait à qui voulait l'entendre qu'elle ne servait à rien et qu'en définitive, elle ne constituait certainement pas une forme de protection contre le terrorisme. Pour finir, cédant à la pression populaire et à celle des médias, il a commencé à la construire. Son tracé initial a déjà été modifié à plusieurs reprises par la Haute Cour de justice et aujourd'hui, elle est pratiquement installée sur la ligne de 1967. A mon avis, toute la barrière et les problèmes qui y sont liés ont été planifiés sans la moindre prévision à long terme, l'idée étant de régler les questions au fur et à mesure qu'elles se présenteraient. Concrètement, rien n'a été prévu pour le bien-être des agglomérations établies à l'est de cette barrière. Cela dit, depuis 1988, plus de 150 points de contrôles militaires ont été érigés entre la Judée, la Samarie et l'Israël d'avant 1967. La barrière ne fait que relier ces points entre eux. Pour nous, il ne s'agit en aucun cas d'une ligne de frontière censée démarquer les limites d'Israël ou d'un hypothétique état palestinien. C'est pourquoi le fait que cette barrière existe n'entrave en rien notre action de peuplement. Nous continuons à construire des maisons et à installer des familles partout en Judée et en Samarie, nous ne nous sentons absolument pas limités par la présence de cette barrière, dont l'utilité sur le plan sécuritaire n'est pas démontrée. Le fait est que la vie juive continue de manière florissante des deux côtés de cette ligne, comme si elle n'existait pas. Pour nous, cette barrière n'a pas plus d'importance qu'un grillage de sécurité entourant une école qui, de plus, est gardée par un vigile. Je ne suis pas particulièrement inquiété par la présence de cette barrière et, pour l'instant, elle n'entrave mon action que dans un cas: le rallongement des temps d'attente aux points de contrôle.

Depuis plusieurs années, il existe un projet de construction de routes de libre passage pour que les Arabes puissent commuter librement entre les villes de Cisjordanie et Gaza. Comment pensez-vous qu'un tel projet affectera la population juive de la région et le développement des agglomérations ?

Toute cette idée fait partie d'une réflexion qui, en définitive, doit mener à une séparation totale entre Arabes et Juifs. Il est évident que ce plan ne peut en aucun cas se faire sur le dos des populations juives qui, d'une manière ou d'une autre, seraient pénalisées par des routes exclusivement réservées aux Arabes. De plus, en raison de la topographie, ceci impliquerait la construction de tunnels ou de ponts, qui, quelle que soit l'évolution, devront être contrôlés. Ce programme est donc très complexe et coûteux et je ne pense pas qu'il pourra être réalisé rapidement.

Quel est aujourd'hui votre plus grand défi ?

Ils sont nombreux, mais je crois que le plus important est d'éviter que notre population ne se démoralise. Voyez-vous, le traumatisme n'est pas terminé. De nombreux expulsés vivent encore dans des hôtels et des caravanes. Ces personnes, profondément marquées, communiquent entre elles et partagent leur découragement. Nombreux sont ceux qui pensent qu'après les expulsions de Goush Katif, tout et n'importe quoi peut leur arriver. Or cette idée est fausse et nous devons aider les gens à s'en débarrasser. Nous mettons tout en ?uvre pour les remettre au travail afin qu'ils nous aident à nouveau à construire et à développer les régions dont l'essor nous a été confié.

Pensez-vous qu'il existe au sein des habitants de Judée et de Samarie, dont une partie est visiblement démoralisée, une tendance à se désintéresser du pays en général et de l'armée en particulier ?

Tout d'abord, il faut savoir que dans toutes les unités de combat, des jeunes issus de nos rangs sont très nombreux. Il y a effectivement chez nous une tendance, certes minoritaire mais à laquelle un certain nombre de rabbins adhèrent, qui veut que nous nous «désengagions de l'État». Pratiquement, ceci revient à dire qu'étant donné ce qui s'est passé à Goush Katif l'été dernier, il n'est plus nécessaire de faire des efforts pour la patrie, plus nécessaire de s'engager dans les troupes d'élite de l'armée, plus nécessaire d'être en tête du peloton dans la vie civile, dans les études, etc. Pour ma part, j'estime qu'il s'agit d'une très grave erreur et je fais tout ce que je peux afin de mettre un terme à ce genre d'idées ou de tendance. Je pense également que ce type de réflexion est néfaste pour notre cause.

Je suppose que pendant la campagne électorale, vous avez eu des contacts avec la plupart des candidats surtout, de la droite. L'un ou l'autre vous a-t-il proposé d'intégrer dans sa plateforme l'idée d'un retour, avec le temps, à Goush Katif dans le but de reconstruire les 17 localités juives qui ont été détruites ?

Bien entendu, le camp de la droite nationaliste, le Yichoud Leumi, en parle. Mais récemment, lorsque les premiers Kassam sont tombés près d'Ashkelon, quelques politiciens du Likoud ont évoqué l'idée de réinstaller, dans un premier temps, l'armée à Goush Katif. Il ne s'agit donc pas d'une pensée totalement absente du débat, bien que notre retour sur ces terres ne soit pas programmé pour demain matin.

Pour terminer, une question personnelle. Vous avez dévoué une grande partie de votre vie à la construction et au développement de la Cisjordanie et de Gaza. Or l'année dernière, vous avez en quelque sorte été trahi et votre travail de nombreuses années a été partiellement réduit en poussière. A votre place, quelqu'un d'autre se serait retiré. Or vous êtes rempli d'idées positives et constructives, l'esprit plein de plans pour l'avenir. D'où tirez-vous cet optimisme ?

Je ne crois pas que l'?uvre de construction de trente ans puisse être anéantie, bien qu'une partie l'ait effectivement été l'année dernière. De plus, je suis persuadé que tout ce qui est entrepris avec sincérité, détermination et un engagement sans limites de temps et de fatigue, en définitive porte toujours ses fruits. Si ce n'est pas dans l'immédiat, c'est à long terme. Toute mon expérience m'a démontré que cette idée est juste et s'avère gagnante avec le temps. Nous n'avons pas le droit de baisser les bras, même si nous sommes profondément contrariés ou un peu fatigués. J'aurais toutes les raisons d'être déconcerté, voire abasourdi, car Ariel Sharon, qui a gagné la guerre de l'Intifada contre les Arabes, leur a ensuite offert Goush Katif sur un plateau d'argent. Il n'avait aucune raison de le faire et n'a rien obtenu en contrepartie, ni des Américains, ni des Arabes. Sur le moment, j'ai été ébranlé, mais pas suffisamment pour abandonner ma mission de construction et de développement des terres juives de Judée et de Samarie. Quant à mon optimisme, je sais me réjouir des faits sur le terrain, même lorsqu'ils semblent insignifiants. Tout d'abord, après les évacuations, aucune famille n'a quitté la Judée et la Samarie, malgré le risque d'être éventuellement expulsée à plus ou moins long terme. Notre population est en augmentation constante. De plus, début mars, dix familles françaises qui comptent venir s'installer à Ofrah, en Samarie, ont acheté des maisons alors que celles-ci sont encore au stade de planification chez nos architectes. C'est ce genre de petits signes positifs qui m'encourage énormément.

Une rencontre avec «Zambich» ne laisse personne indifférent. Sa forte personnalité, sa détermination et son courage sont exemplaires. Il incarne le véritable Israélien, tel que nous l'aimons: pionnier, fort, combatif, sûr de son droit, dévoué à Israël et au peuple juif, bref, un homme qui a d'ores et déjà sa place parmi les grands leaders de l'État juif.


Contacts
Redaction: edition@shalom-magazine.com   |  Advertising: advert@shalom-magazine.com
Webmaster: webmaster@shalom-magazine.com

© S.A. 2004